« Bright star » : la passion du verbe

Avant-première de Positif au Forum des images mardi soir, dernière de la saison, en septembre, ils passeront « Le Ruban blanc », la palme d’or Cannes 2009… La salle est comble, on y voit même Jospin et son épouse s’installer in extremis, pourvu que cet homme de l’échec ne porte pas la poisse au film, me vient aussitôt à l’esprit… Beau mais plutôt chiant, dit en substance Serge Kaganski dans sa critique des « Inrocks » à propos du film… Une phrase qui revient en mémoire à la sortie de la projection… Présenté par Michel Ciment qui défend le film en s’insurgeant qu’on l’ait traité d’académique… Au passage, il nous apprend que Jane Campion a arrêté le cinéma pour élever sa fille pendant six ans, que c’est son premier film depuis « In the cut », que personnellement, j’avais beaucoup aimé. Dans « Bright star », histoire d’amour romantique entre le poète Keats et sa voisine, on est dans l’anti « In the cut », quoique le sujet soit encore la relation entre les mots et le désir…
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photo Pathé

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La maladie de Keats qui meurt vers 26 ans de la tuberculose va achever de dramatiser cette passion. Fanny Brawne attend Keats même quand elle sait qu’il ne reviendra plus, elle passera la fin de sa vie à errer dans la Lande, nous dit le générique de fin, une soeur d’ « Adèle H »… Auparavant, on nous présente la relation amoureuse entre les deux jeunes gens comme confrontée depuis le départ à une succession d’obstacles insurmontables mais on ne voit pas très bien lesquels, hormis la maladie de Keats, la famille de Fanny ne s’opposant pas, à cette union, au contraire, ce qui n’aide pas à s’intéresser au récit au premier degré…

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Casting anglais, autralien, néo-zélandais, les acteurs du film, Abbie Cornish et Ben Wishaw, sont peu connus en France, l’actrice principale ressemblant beaucoup dans ses expressions, son profil, à Nicole Kidman. Présenté à Cannes en compétition, le film a suscité des réactions mitigés, plus élogieuses apparemment de la presse étrangère que française. Jane Campion n’a pas figuré au palmarès cette année mais demeure toujours la seule femme à avoir obtenu la Palme d’or à Cannes (avec « La Leçon de piano »). De juillet, la date de sortie du film a été repoussée en janvier 2010. Mais ce film parfait du point de vue de la reconstitution de l’époque, encaustiqué, monotone, monocorde, à la fois statique et bavard, attirera-t-il plus de spectateurs que la salle 500 du Forum des images qui semble avoir fait le plein des cinéphiles que ça intéressait?
Notre note
(3 / 5)
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