«Le Douzième chapitre», «A son image» #rentrée 2018📚📚📚💚🧡❤️

focus livre Jerôme Loubry, 19 septembre 2018, Jerôme Ferrari, 22 août 2018

Pitch

Mes deux livres favoris❤️🧡💚 de cette rentrée 2018 : un thriller nostalgique inclassable et un sublime requiem pour une photographe défunte.

Notes

« Le douzième chapitre » de Jerôme Loubry

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Editions Calmann-Lévy

Parution 19 septembre 2018.

J’ai adoré ce livre qui excelle à installer une atmosphère nostalgique et anxiogène de la première à la dernière page. Je ne connaissais pas cet auteur mais il crée ce que je trouve le plus difficile en littérature : une ambiance, une atmosphère, une spirale qui vous aspire vers le passé où dansent les fantômes… Ici, un passé tragique et occulté par ses deux personnages principaux qui ont réussi à sortir de leur condition sociale jusqu’à oublier d’où ils viennent. David est devenu un écrivain célèbre installé dans une maison immense, trop somptueuse, et Samuel un éditeur ayant pignon sur rue qui s’occupe des best-sellers du premier. 

David et Samuel, amis d’enfance, ont été élevés dans la même HLM où la violence familiale n’était jamais loin… Un beau-père alcoolique et violent pour David qui les battait sa mère et lui, un frère sociopathe qui terrorisait Samuel. Mais un point commun fédérateur : tous travaillaient dans la même usine qui fit faillite en 1986… Tous jouissaient tous les étés de vacances en Vendée dans des pavillons que le patron de l’usine mettait gracieusement à leur disposition. La meilleure semaine de l’année pour tous… Jusqu’au drame qui se produisit cet été 1986. 

En 2016, trois enveloppes sont déposées : une chez Sam, une chez David et une autre chez un autre destinataire non identifié. Cette enveloppe contient un manuscrit inachevé : le récit de l’été 1986 dont aucun des deux amis ne voulait se souvenir… Une différence affichée cependant entre ces trois manuscrits  : le douzième chapitre est différent pour chacun d’entre eux. 

Tétanisé par cette plongée dans l’été 1986, David cesse toute activité et se souvient, comme si c’était hier, de Julie, cet amour platonique intense, pur et pudique, de leur amitié immédiate, tous les trois devenus inséparables dans un temps suspendu, jusqu’à la disparition brutale de l’adolescente… Jusqu’au drame abominable qu’ils ont tous occulté… 

Magnifique livre à la fois brillant thriller et histoire d’amour inavouée entre deux enfants. 

Lu grâce à #NetgalleyFrance et #Calmann-Levy, merci à eux.

Et aussi

«A son image» de Jérôme Ferrari 67C9CB46-3839-4F97-B869-A35540EFA55D Parution le 22 août 2018. Editions Actes Sud Passé la nuit suivant la parution de ce livre immergée dans cette messe d’un petit village de l’Alta Rocca dont chaque interminable chant latin renvoie à des moments de vie d’Antonia que tous ici pleurent. Le prêtre qui officie est son cousin ; bouleversé, lui qui lui avait offert son premier appareil photo, se souvient... Dans cette petite église écrasée de chaleur, lors de cet office voulu le plus long possible par le prêtre, appliquant pour cela la liturgie à la lettre, tous se souviennent. De l’enfance d’Antonia dans leur village du sud de la Corse à son premier emploi dans un quotidien local, de la couverture des combats fratricides nationalistes qui dégénèrent à ceux innommables et, in fine, non publiables, de l’ex-Yougoslavie où elle avait voulu aller ensuite en reportage pour donner un sens à sa vie et à son travail de photographe, voulant croire à une vocation. Antonia morte banalement dans un accident de voiture sur la route menant de Calvi à Ajaccio après les photos de commande d’un mariage... De lassitude? Le sentiment d’échec d’avoir passé une vie à se leurrer l’ayant sans doute souterrainement rattrapée... Car elle venait de rencontrer par hasard à Calvi un ex-soldat de son épopée en Yougoslavie avec qui elle avait passé la nuit à refaire le monde, ce qui avait retardé son retour à Ajaccio et au village où l’attendaient ses parents. Sublime requiem pour 1 photoreporter défunte, ex-compagne d’1 nationaliste assassiné sur le tard, en quête illusoire des liens ambigus de la photographie entre et réalité et mort. Dommage que Jerôme Ferrari ne soit pas autorisé de recevoir deux fois le prix Goncourt dont il fut  déjà lauréat en 2012 avec « Le Sermon sur la chute de Rome ». Une fois encore, son livre, « A son image », est tellement au dessus de tous les autres que ça en devient gênant...  

Diffusion

Editions Calmann-Lévy

Parution 19 septembre 2018

Editions Actes Sud

Parution 22 août 2018

 

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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