« Roman Polanski : a film mémoir » (« Le Roman de Polanski ») : soirée spéciale Polanski, doc + "Carnage" sur Canal+
Catherine Deneuve dans « Répulsion » (1965)
Car la vie de Polanski est faire de fuites et de renaissances, de résilience. Fuite de Paris de ses parents qui reviennent s’installer en Pologne à quelques brasses de la seconde guerre mondiale quand RP a 3 ans, fuite du ghetto de Cracovie, enfant, grâce à son père qui, lui, reviendra des camps quand sa mère, elle, sera tuée à Auschwitz. Premier mariage à Varsovie en Pologne où il fait l’acteur notamment pour Wajda, déménagement pour Londres où il réalise « Le Couteau dans l’eau » (1962), « Répulsion » (1965), « Cul-de-sac » (1966) ; puis, à Hollywood, second mariage avec Sharon Tate qu’il rencontre lors du casting du « Bal des vampires » (1967). Plus tard, avec « Rosemary’s baby » (1968), Polanski devient une star. Mais la maison du couple que Roman Polanski loue sur Cielo Drive semble maudite, alors qu’il doit rester travailler à Londres, en 1969, Sharon Tate, enceinte, est assassinée dans leur villa, elle et quatre amis, par la tribu Manson, c’est la plus grande tragédie de sa vie. Il tourne néanmoins encore à Hollywood, notamment « Chinatown » (1974) avec Jack Nicholson et en 1977, c’est l’affaire Samantha Geimer : pour une fois, il n’est pas victime mais coupable de viol sur mineure, en revanche, le harcèlement du juge en fait une victime secondaire qui l’oblige à fuir l’Amérique où il ne reviendra jamais. 32 ans plus tard, en 2009, RP est arrêté au festival de Zurich où il était invité d’honneur, menacé d’extradition vers les Etats-Unis.
Sharon Tate (vers 1967/68) ; Faye Dunaway dans « Chinatown » (1974)
Hormis que cette fois-ci le réalisateur raconte sa vie lui-même à son interlocuteur, je pense que le spectateur ne découvrira rien qu’il ne sache déjà. D’autant que l’interview étant faite par un proche, la tendance au récit hagiographique est patente. Le film, « Roman Polanski : a film memoir », n’a aucun contrepoint que la version du réalisateur qui « se raconte », un peu comme s’il écrivait son autobiographie en la dictant à un tiers. Cela présente-t-il un intérêt? Parfois… Celui d’entendre Polanski raconter Polanski avec des pics d’émotion quand il parle du ghetto de Cracovie, qu’il conclut qu’il voudrait quitter cette terre avec « Le Pianiste » qui justement utilise ses souvenirs du ghetto… Le précédent documentaire, « Roman Polanski : wanted or desired, bien que prenant la défense de RP pour l’affaire Samantha Geimer, était beaucoup plus contrasté.
Emmanuelle Seigner dans « Lunes de fiel » (1992)
Les entretiens avec Roman Polanski sont illustrés par des extraits de ses films, des images d’archives de la télévision, des coupures de presse, des photos personnelles et exclusives et d’autres documents. Fidèle collaborateur du réalisateur, le compositeur Alexandre Desplat signe la musique du documentaire.
Soirée spéciale Roman Polanski
mardi 9 octobre 2012
Canal+20h55 « CARNAGE »
France / 2011 / 80 minutes22h15 « Roman Polanski : a film mémoir » (« LE ROMAN DE POLANSKI »)
Royaume-Uni / 2011 / 90 minutes
Documentaire inédit réalisé par Laurent Bouzereau
Sélection Officielle Cannes 2012 Séance Spéciale
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