CANNES 2007/La Semaine de la critique / « XXY » (grand prix)
Après les reprises la semaine dernière des sections Un Certain regard et La Quinzaine des réalisateurs programmées simultanément Voici, quelques séances parisiennes de rattrapage avec la 46ième session de la Semaine de la critique du 5 au 10 juin à la cinémathèque. Etrangement, le film "Héros" de Bruno Merle, avec Michael Youn très remarqué en contre-emploi, n’est pas au programme…
Un court et un long, telle est la politique d’une 46ième Semaine de la critique totalement latine
Pour louverture hier soir, on démarre avec le Grand prix de la Semaine de la critique, le film argentin «XXY » précédé dun court-métrage brésilien.
"Um Ramo"** ("Un Rameau") de Juliana Rojas et Marco Dutra (Brésil) court-métrage
Film brésilien assez dur à regarder, traité d’une façon médicale, voire dermatologique, sur une jeune femme qui découvre des plantes qui poussent dans son corps, un rameau sur son bras, puis de la terre dans sa bouche, un choix pas anodin quand on verra le second film
"XXY"** de Lucia Puenzo (Argentine)
/sortie le 3 octobre 2007
Fuyant Buenos Aires, les parents dAlex, ado de 15 ans pas comme les autres, se sont installés dans une maison en bois perdue sur une plage Uruguayenne. Un jour, un couple damis vient leur rendre visite à linvitation de la mère dAlex : il sagit dun chirurgien et sa femme qui débarquent avec leur fils du même âge. Ils ne sont pas là par hasard
Alex, atteinte dhermaphrodisme, refuse depuis quelques temps de prendre son traitement pour empêcher la virilisation de son corps, ce qui désespère ses parents, persuadés quelle est plutôt une fille devant être opérée plus tard. La présence du fils des amis, Alvaro, ado timoré mal dans sa peau, va faire exploser la situation et les parents devront revoir leur copie. Les deux ados, attirés lun vers lautre, Alex va quasiment violer Alvaro qui en redemande, leur faisant prendre conscience à tous les deux la nature de leurs inclinations sexuelles. Mais ce nest pas du goût des deux couples de parents
Le personnage dAlex, joué par une fille, est une sauvage, violente et solitaire avec pour seule compagnie un petit iguane vert (ce sont des animaux de compagnie très gentils, paraît-il…). Persuadée dêtre un monstre, Alex va dans ce sens, donnant des coups, cassant le nez de son meilleur ami, provoquant ses camarades. Lactrice utilise beaucoup son regard danimal blessé pour faire passer sa différence, ni féminine, ni masculine. Limpudeur dAlex met mal à laise comme le sont les parents. Dans lensemble, le film, à la fois pudique et impudique, met mal à laise, lent, lourd, déprimant. Peu de soleil sur cette plage mais du gris, le ciel bas, la mer opaque, la maison en bois terne, les intérieurs sombres, quelquefois des pluies diluviennes, des pullovers, un lieu de vie dont on ne voit plus la beauté mais qui a le mérite dêtre caché des railleries de la ville. Un seul espoir, le changement de sexe pour Alex mais faut-il choisir à tout prix
On laura compris, encore un beau film aux semelles de plomb, difficile à voir
On a du mal à croire que c’est un premier film, étant donné la maîtrise du sujet et des images, une réalisatrice à suivre…
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