« Hannibal Lecter : les origines du mal

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Ce quatrième opus est chronologiquement l’épisode précédent «Le Silence des agneaux» : les origines du mal, pourquoi Hannibal Lecter est-il devenu ce monstre cannibale? En 1944, Hannibal et Misha Lecter sont obligés de quitter leurs jeux d’enfants pour fuir de leur village avec leurs parents et se cacher dans une maison dans la forêt. Malheureusement, la collision entre un char de l’armée russe et des avions allemands va les laisser orphelins. Quand une armée des ombres de nazis de la dernière heure, barbares sans foi ni loi, va squatter leur refuge, n’en sortira vivant qu’Hannibal. Mais, comme le dit le narrateur, l’enfant Hannibal est mort dans la neige en 1944 …

Huit ans plus tard, Hannibal (Gaspard Ulliel), placé dans un orphelinat qui n’est d’autre que son ancienne maison, retrouve la correspondance de sa mère et l’adresse de son frère et de sa belle-soeur à Paris. Son oncle mort, il se lie avec sa femme, Lady Murasaki (Gong Li), une japonaise qui l’initie aux techniques des samouraïs, lui enseigne le maniement du sabre et développe chez lui un self-control exceptionnel. Grâce à de études de médecine, il s’initie aux techniques de dissection. La sauvagerie d’Hannibal, qu’on pose comme la conséquence presque naturelle du massacre de sa famille, va donc s’assortir d’une véritable expertise technique de la mise à mort doublée d’une neutralité émotionnelle qui en fait un monstre.

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La troisième partie du film, beaucoup trop longue, est dévolue à la vengeance d’Hannibal qui cherche et trouve les assassins de sa sœur. Si le film manque cruellement de rythme, il y a néanmoins un crescendo de la montée de la violence, ce qui n’était pas le cas du «Silence des agneaux», truffé dès le début d’images sanguinolentes et y revenant périodiquement pour maintenir mécaniquement la pression. Autre différence avec le premier épisode, les images très laides du « Silence des agneaux » ont disparu au profit ce de celles du réalisateur Peter Webber qui a fait un travail soigné sur l’image et la lumière, les trois quarts du film se passant la nuit ou en intérieurs sombres.

Non seulement les explications de la naissance du cannibalisme chez Hannibal Lecter sont cousues de fil rouge mais le réalisateur surligne les évènements et y revient encore et encore comme la scène de cauchemar d’Hannibal en rapport avec celle traumatique de 1944 qui est repassée une bonne douzaine de fois… Le thème consolateur de la vengeance marche toujours, mieux, celui de l’enfance, les monstres aussi ont leurs raisons… Le bon point, c’est que contrairement aux autres opus, il n’y a pas de complaisance dans la violence, le réalisateur coupe très souvent élégamment les scènes de massacre au début du geste fatal.

La qualité principale du film est son image, des gris-vert, des bruns, des halos de lumière, des cadrages nickel, la recherche de plans soignés, quelquefois assez beaux (les troncs d’arbres maigre et noirs comme des barres métalliques dans la neige et des soldats en blancs arrivant entre les arbres) un réalisateur qui se donne beaucoup de mal pour sortir la série des Hannibal de son désintérêt total pour l’image au profit de la seule exploitation de l’angoisse chez le spectateur. On va loin d’ailleurs dans la recherche d’une esthétique et d’une ambiance rétro verdâtre, sans lumière du jour, embrumée par le froid, des paysages enneigés qui font souvent davantage penser à la Russie d’Anna Karénine qu’à la Lituanie des années 40 ou à la France de des années 50, voire à une époque intemporelle qui se situerait dans un pays voisin de la Transylvanie légendaire des vampires .

L’interprétation de Gaspard Ulliel, ayant mixé le regard d’Anthony Hopkins au physique de Lambert Wilson jeune est assez convaincante, surtout basée sur une expression et un oeil implacable, inquiétant. Aux brutes sanguinaires qui ont tué sa sœur, Hannibal opposera le raffinement et la détermination d’une machine de vengeance assoiffée de sang.

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Avec une psychanalyse d’Hannibal Lecter très simpliste, ce film assez plat et un peu longuet, que rachète pourtant son esthétique, se laisse regarder pour son atmostphère, surtout avec une carte illimitée…

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Posted by:

zoliobi

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