« Members of the funeral », « The Sniper » action Hong Kong, « The Shaft » et « A Frozen flower », chevauchées épiques en tous genres…

Presque la fin du festival avec une journée très hétérogène. D’abord,  un film coréen en compétition, morbide et franchement pénible, « Members of the funeral », à conseiller à ses ennemis. Puis, cap sur l’événement réel de la journée qui avait lieu au cinéma du Casino, visiblement the place to be à 17h30,  pour un film action Hong Kong en avant-première mondiale « The Sniper » qui semble avoir déplacé les foules : la salle comble, j’ai pu passer grâce à mon badge presse et beaucoup de festivaliers sont restés sur la touche (il repasse  demain à 14h). Le réalisateur venu présenter le film, ému de voir une salle aussi remplie, a demandé qu’on le photographie avec la salle en arrière-plan…Dernière soirée au CID avec à 20h un film nouveau cinéma chinois « The Shaft » en compétition, projection que j’ai dû interrompre au bout d’une heure… pour aller grignoter quelque chose en ville (j’allais tomber d’inanition…) avant le film de 22h30 « A Frozen flower », un hybride kitsh entre le porno soft en costumes… et le film de sabre où les chevauchées en tout genre se multiplient sur fond d’histoire d’amour et d’Histoire tout court. Et le samedi à Deauville hors festival, une population parisienne nombreuse venue pour le WE faire du shopping, prendre un verre sur les Planches et dîner au Drakkar ou chez Miocque dans la rue principale, un soir par semaine, on se croirait au mois d’aout…

« Members of the funeral » de Baek Seung-bin / Corée du sud

Une famille composée du père, de la mère et leur fille se retrouvent à la veillée mortuaire d’un jeune homme que chacun a fréquenté de son côté sans que les autres soient au courant. Pire, ces trois personnes sont le sujet d’un roman posthume du jeune défunt.. On découvre donc des mini biographies des trois protagonistes. Le père est abordé dans une scène copiée du « Locataire » de Polanski où il porte perruque et maquillage, ongles rouges, etc… Entraîneur ou soignant d’une équipe de basket, le père a essentiellement des attirances coupables pour des jeunes gens. La mère, nièce d’un prof de littérature sadique qui méprise les femmes, se prend pour Agatha Christie tout en étant elle-même devenue enseignante. La fille, rodée au deuil et aux morts violentes, donne un coup de main au service mortuaire… Ce film fait penser à une vaste psychanalyse que nous livrerait l’auteur sous une forme scénarisée à la va vite. Deux sujets semblent préoccuper le scénariste : l’homosexualité cachée du père et la création littéraire, le film étant truffé de références et citations.

Pénible et morbide, un film qui ne tire absolument aucun parti de son idée de départ qui aurait pu donner un excellent polar, par exemple. 

« The Sniper » de Dante Lam / Hong Kong


Un jeune sniper arrive dans la police et découvre qu’il y avait autrefois un tireur d’élite encore meilleur que son chef Hartman, un certain Lincoln. Or, Lincoln vient de purger une peine de quatre ans de prison pour avoir tué accidentellement un otage. Dans l’enquête qui a suivi la tuerie, personne n’a pris la défense de Lincoln et surtout pas Hartman qui a juré n’avoir pas vu que le preneur d’otage avait dégoupillé une grenade. Sorti de prison, Lincoln a juré de se venger sur tout le monde, et le preneur d’otage, un truand sanginaire, et les collègues policiers qui l’ont laissé tomber. Que de beaux mecs dans ce film!!! L’entraînement des nouveaux snipers, musclés, bronzés, tatoués, en marcel kaki et pantalon de treillis, Ray-ban sur le nez, hypervirilité garantie, n’est pas désagréable à regarder… Quant à Lincoln, félin, brisé, enragé, superbe! Pas du niveau d’un Johnny To mais assez jouissif et distrayant, du rythme, des gunfights,  le fantôme de la femme aimée, des histoires de vengeance et d’affrontements entre snipers, entre Hartman et Lincoln, les deux anciens coéquipiers ou entre Lincoln et son successeur qui l’admire comme un modèle mais va être obligé de tirer… Revigorant… (Il semble que le film sorte directement en DVD, à confirmer…)
 

« The Shaft » de Zhang Chi / Chine


Dans les montagnes de la Chine occidentale, on a le choix entre travailler à la mine ou le chômage. Trois histoires individuelles de trois membres d’une famille : la fille qui abandonne l’amour pour l’ambition en épousant un homme riche, le fils qui voudrait être chanteur et pas mineur, le père qui recherche son épouse disparue (je n’ai pas vu cette troisième partie). Un peu dans la mouvance « Still life » de Jia Zhang Ke, excusez du peu, ce premier film d’un niveau nettement au dessus du lot  n’a pourtant pas encore la même maîtrise et on sent l’application à faire de belles images et à jouer de l’échelle des plans. Pas facile non plus, ardu, comme le nouveau cinéma chinois, un réalisateur à suivre de près, je regrette d’avoir raté une partie du film, je le reverrai plus tard car, avec cette qualité, il sortira sûrement en salles.
 

« A Frozen flower » de Yoo Ha / Corée du sud


Au XIII° siècle, la dynastie chinoise Yuan menace la dynastie Goryeo. Devant les menace politiques, le roi de Goryeo décide de former une garde rapprochée d’élite pour le défendre et tombe amoureux de son commandant Hong Lim qu’il installe dans ses appartements, délaissant son épouse. Mais, pour consolider sa position, le roi doit avoir un héritier. Incapable d’approcher une femme, le roi ordonne au commandant Hong Lim de coucher avec la reine afin qu’elle lui donne un fils. Malheureusement, Hong Lim et la reine s’enflamment l’un pour l’autre et cachent à peine leur passion. Le roi ne s’en remettra pas ni personne de son entourage non plus, le têtes tombent au sens premier du mot. Alternant passages tendance porno soft et combats de sabre, sexe et violence soap, ce film d’époque épique un peu cheap en rajoute au fur et à mesure du récit à en devenir lourd et démonstratif jusqu’à l’indigestion. Pourtant, on ne s’ennuie pas, on finit même pas s’attacher à ce commandant Hong Lim manipulé par les uns et les autres depuis l’enfance, objet de tous les désirs du roi et de la reine mais demeurant à leur service. Le combat final, où Hong Lim et le roi s’entretuent avec des lames plus phalliques qu’un phallus, le premier que le roi a fait castrer quand il l’a surpris avec la reine, le second privé/castré de l’amour de Hong Lim, est un sommet de mièvrerie sentimentale sanguinolante, il fallait oser…
sélection dimanche 15 mars : « All around us », dernier film en compétition à 11h au CID, reprise de « The Sniper » à 14h au Casino, « Departures » à 14h30 au CID (Oscar du meilleur film étranger) et « All about women », film de clôture après le Palmarès (cérémonie de clôture à 19h).

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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