"Primrose Path" : mélodrame sentimental

Gregory LaCava, 1940, sortie DVD 16 septembre 2008

Pitch

Fille d'une prostituée et d'un alcoolique, une jeune fille cache sa famille à l'homme qu'elle aime, mais, quelques temps plus tard, devenu son mari, ce dernier découvre la vérité...

Lorsqu’elle porte des nattes pour éviter d’attirer l’attention des hommes, Ellie May n’imagine pas que c’est ainsi qu’elle va rencontrer son futur mari. Car chez eux, sa mère prostituée, son père alcoolique, sa grand-mère tendance maquerelle, la séduction est un moyen de faire rentrer de l’argent dans leur foyer misérable. Hormis la grand-mère, tous les personnages sont des gentils qui ont sombré, faute de moyens d’avoir une autre vie, en exergue, une citation d’un philosophe grec qu’étudie le père, dit qu’on a la vie qu’on peut et pas celle qu’on veut.Ellie May est fière de son père qui possède le savoir, même si l’homme se suicide au gin le nez sur un projet de livre qu’il n’écrira jamais, elle le bichonne, le couve comme un enfant. La mère ne fait pas autre chose avec son ivrogne de mari qu’elle protège et entretient comme elle peut tout en gagnant sa vie en se prostituant. On a une fausse idée de la mère quand elle débarque dans la maison enroulée dans une fourrure, les bras chargés de cadeaux, la grand-mère et la soeur cadette, petit modèle de la grand-mère, exultent. Très vite, on se rend compte que la mère, au retour d’une virée, était encore dans son rôle d’amuser les hommes et qu’auprès de son mari, de sa famille, elle redevient une femme triste, soucieuse.
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Du jour où elle a rencontré Ed, Ellie May a troqué ses nattes contre un déguisement de femme pour partir à sa recherche. Touché, Ed l’épouse, tout ça va très vite dans le film, on retrouve le couple employé dans une auberge sur la plage, là où ils se sont connus, considérés paternellement par leur patron. Tout va trop bien mais pas pour longtemps. Ellie a menti à Ed, fuyant son foyer où tout ce qui inquiète sa grand-mère, c’est qu’elle n’ait pas trouvé un homme assez riche, elle a prétendu qu’elle en avait été chassée, faisant ainsi impasse sur la description de ses parents qu’elle cache. Malheureusement, Ellie May ne va pas tarder à être démasquée, sa mère en goguette avec Thelma, son âme damnée, et deux clients, s’arrêtent un jour prendre de l’essence à l’auberge…


photo éditions Montparnasse
Dans ce mélodrame pur en possédant tous les ingrédients, et, en premier lieu, un arrière-plan social misérable, l’auteur va changer la donne en sauvant son héroïne  : si la fatalité va s’abattre sur la famille au point qu’Ellie May va être obligée de prendre la place de sa mère en acceptant de se prostituer à son tour, in extremis, elle en réchappe… On aura donc fait le grand écart du mélodrame au conte de fée (la fin), l’amour sauvant de la misère… Le film est démodé du point de vue de la psychologie des personnages, si il était osé de mettre en scène une mère de famille se prostituant au su et au vu de toute sa famille avec la bénédiction de la grand-mère, seul personnage négatif du film (bien isolée), l’avalanche de bons sentiments de tous les autres (le patron de l’auberge, le père, la mère, le mari, le client d’Ellie May la rendant à son mari) n’est plus crédible aujourd’hui. Second problème anachronique, le film est bavard à l’excès, ça jacasse plus que nécessaire et les dialogues ne sonnent pas toujours juste. Quand on pense que le fil eût des problèmes de censure à sa sortie, ça laisse dubitatif… A voir pour Ginger Rogers en contre-emploi qui s’en tire plutôt bien pour son entrée dans le drame et forme avec l’oublié Joël Mc Crea un couple assez crédible…

DVD éditions Montparnasse.Pour fêter la parution des 100 DVD de la collection RKO, on peut toujours essayer de gagner la collection complète en jouant ici…. 

Lire aussi ma dernière critique sur « La Septième victime » de Mark Robson paru précédemment en DVD dans la même collection RKO.

Notre note

2 out of 5 stars (2 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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