
Festival du film asiatique de Deauville 2007 / J3 (vendredi 30 mars)
Hommage à Park Chan-wook
Pendant la conférence de presse au troisième étage de l’hôtel Royal à Deauville, on a limpression que Park Chan-wook nous donne un certain nombre de clés… Après la projection du film, que jai vu personnellement ensuite, peine perdue, impossible ce comprendre quoi que soit à cette «comédie décalée romantique loufoque», comme la définit le journaliste qui anime la conférence. Le déjà culte auteur de "JSA" et "Old boy" est donc attendu par bon nombre de journalistes et photographes qui ont fait le déplacement depuis Paris ou ailleurs. Ca mitraille dun bout à lautre et encore à la fin, on fait poser Park Chan-wook debout devant les panneaux du festival.
On lui demande pourquoi le choix de ces deux acteurs, il répond que lacteur masculin représente en Corée larchétype dune certaine jeunesse, musicien très connu sous le nom de Rain. Cest ce dernier qui lui a conseillée lactrice féminine quon a déjà vue dans "Deux surs" de Kim Jee-woon, un film pour lequel PCW avait appuyé sa candidature au casting.
Sur le look des personnages, Park Chan-wook sest senti très libre à cause du lieu : un Hôpital psychiatrique P et des «fous» mais il voulait dessiner des costumes moins tristes que dans les HP en Corée. Par exemple, le personnage masculin, électricien, est vêtu dun bleu de travail avec une coiffure hirsute, clin dil au personnage féminin qui capte la voix par des antennes. Il a décoloré les sourcils de lactrice pour focaliser les spectateurs sur son regard.
La scène la plus difficile à tourner et le plus onéreuse est celle où le héros sur le toit, lhéroïne dégomme le personnel médical, il navait droit quà une prise pour des raisons de budget, comme pour la fameuse scène de bagarre dans le corridor de "Old boy".
A propos de lhommage qui lui est rendu, PCW trouve que cest un peu prématuré, il y reviendra le soir au CID pour la présentation officielle du film. Il a limpression quon le pousse un peu vers la sortie, au CID, il dira même quil se demande sil ne doit pas prendre sa retraite, que venu à Deauville en 2001 pour "Joint security area", et aujourdhui, six ans plus tard pour lhommage qui lui est consacré, il aimerait revenir un jour prochain comme nouveau réalisateur dans les découvertes et les espoirs!
PCW a pris un risque en changeant de genre avec ce film quil considère comme une comédie, radicalement opposé à sa trilogie sur la vengeance. Il cite David Lynch prenant un risque en changeant de registre quand il a réalisé "Une Histoire vraie" (sauf quon verra ce soir que PCW, lui, ne renoue pas comme Lynch alors avec une narration classique mais livre, au contraire, un drôle dobjet cinématographique non identifié). Par ailleurs, le film a été tourné en HD, cest la première fois en Corée, ce qui ajoute à la prise de risque commerciale. Et pourtant, cest le seul de ses films quil revoit volontiers Est-ce une bonne idée de toute façon de changer sans cesse de style, il se pose la question, il voudrait que chaque film soit comme un premier film, comme un nouveau départ.
Le prochain film de PCW sera un film de ou sur les vampires «Evil live», ça fait cinq ans qu’il y travaille, il en saura plus long cet été, occupé en ce moment à voyager pour la promo et les festivals. La seule certitude pour ce prochain film, cest dengager le même acteur que le héros de «Sympathy for Mr vengeance».
Quelques questions sur les quotas de films américains en Corée dont la suppression est une erreur pour PCW, une autre question sur pourquoi le choix de Berne en Suisse pour certains passages, la réponse est que pour les coréens, cest un pays imaginaire… le comble de lexotisme au point que ça en devient comique.
En conclusion, est-il un aventurier, un défricheur, de ceux qui veulent être le premier? La réponse est oui, il a lesprit daventure, il est curieux et cela dautant plus que sa vie quotidienne est monotone
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