Hector et la recherche du bonheur : happiness trip

Peter Chelsom, 2015 / VOD

Pitch

Afin de rendre ses patients plus heureux, un psychiatre fait un tour du monde pour y chercher la recette du bonheur.

Notes

Hector, psychiatre Londonien ayant pignon sur rue, a tous les signes extérieurs d’un homme heureux. En tout cas, ceux d’un homme ayant réussi sa vie professionnelle et affective. Une petite amie dévouée, qui le bichonne, une clientèle de patients fidèles, une vie matérielle plus que confortable. Pourtant, Hector, plus frustré que vraiment malheureux, se pose des questions : n’y aurait-il pas un moyen de rendre ses patients (plutôt résignés à s’asseoir raconter leurs problèmes) plus heureux?

Hector décide alors de faire un tour du monde à la recherche de recettes universelles du bonheur qu’il consignera dans un carnet.

Bardé d’un sac énorme de baroudeur, une erreur de placement dans l’avion lui occasionne un surclassement en première classe. Agacé, puis touché, son voisin, un homme d’affaires, lui conseille de visiter la Chine, où il se rend lui-même, et de choisir un hôtel de luxe. Lui offrant au passage une nuit avec une escort-girl asiatique dont Hector ne soupçonne pas la véritable profession. Pour cet homme d’affaires, le bonheur serait donc exclusivement la réussite matérielle. 

Tombé un peu amoureux de cette escort ravissante, déçu, Hector s’en va rencontrer un moine bouddhiste au Tibet. Mais il semble que le moine fuit plus le malheur en s’isolant qu’il ne recherche le bonheur.

Hector décide alors d’aller se réaliser en travaillant dans un lieu moins sophistiqué : un dispensaire en Afrique où il rejoint un ancien collègue à qui il va donner un coup de main. Mais son ancien collègue semble avoir trouvé le bonheur davantage dans une relation homosexuelle discrète que dans son travail un peu routinier. 

Curieusement, la seule personne dont le bonheur dépend de celui d’une autre, la femme aimée et malade, est ce truand sanguinaire d’un cartel dont Hector va soigner l’épouse en modifiant son traitement. 

Chemin faisant, Hector, pour qui l’image du bonheur demeure son amour de jeunesse pour une étudiante (dont il garde la photo dans un tiroir), finit par une dernière étape et non la moindre : se confronter enfin à la nostalgie de ce premier amour idéalisé en rencontrant la femme adulte qu’elle est devenue. Elle l’a aimé autrefois. À présent, elle aime son mari et sa famille.

Au final, avec l’intention louable de chercher des recettes pour rendre ses patients heureux, c’est sans doute son bonheur à lui qu’Hector recherchait. Un bonheur qu’il avait sous son nez. 

En choisissant Simon Pegg, acteur foncièrement sympathique et parfait dans le registre d’un personnage maladroit et naïf, le réalisateur va pouvoir jouer sur le comique de situation des pérégrinations, bévues et étonnements d’un homme, plein de bonne volonté, qui n’a, en fait, jamais affronté la vie réelle ni quitté une zone de confort ayant fini par l’oppresser.

Sous des allures de feel good movie, il y a un second niveau de lecture plus existentiel dans ce film : peut-on rendre les gens heureux quand on n’est pas soi-même heureux? Peut-on espérer un bonheur 24/24 ou avoir la sagesse d’accepter des moments de bonheur? Par ailleurs, tout le monde veut-il être heureux? (Ce qui priverait certains patients de la jouissance de se plaindre). Comme l’écrira Hector dans son carnet, le secret du bonheur, serait, en premier lieu, de ne pas comparer sa vie à celle des autres. Mais comment appliquer ce précepte quand on vit en société? Surtout notre société contemporaine qui, en mettant en scène la vie rêvée des stars, génère la frustration…

Ce film est une sorte de conte philosophique qui génère autant de questions que de réponses malgré qu’un happy end, typiquement américain, ferme la porte à la réflexion. 

Un bémol cependant : Le personnage de Clara est peu développé, son refus d’enfanter, par exemple, conséquence sans doute d’un traumatisme, de son tempérament control freak, est balayé quand Hector revient, apaisé, décidé à fonder une famille.



Avec aussi Rosamund Pike (Gone girl), Jean Reno et Toni Collette.

Ce film est adapté d’un livre du psychiatre et écrivain François Lelord.

 

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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