« le Diable s’habille en Prada »/Avant-première à Deauville

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Il y a de nombreux points communs entre ce "Diable en Prada", conte de fée moderne à l’envers, et «Pretty woman», la référence dans le genre, mettant en scène une Cendrillon qui devient princesse tout en restant naturelle avec une nouvelle Julia Roberts, belle plante saine au sourire éclatant, sous les traits d’Ann Hathaway. Dans les deux cas, la transformation de la vie des héroïnes passera par leur vestiaire.

L’adaptation du livre de Lauren Weisburger, reine de la chick lit (littérature pour poulettes, version contemporaine acidulée des Delly), a un goût de vécu quand on sait que l’auteur fut pendant un an l’assistante d’Anna Wintour, la rédactrice en chef du «Vogue" américain qui a servi de modèle à Miranda Prietsly et dont l’entourage se serait caché pour aller voir le film…

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«Des millions de filles tueraient pour avoir ce job »… d’assistante de la rédactrice en chef de Runaway, le tyran Miranda Prietsly… Rien ne prédisposait Andy Sachs, aspirante journaliste, habillée comme un sac, ayant le front de faire une taille supérieure au 36 et ignorant comment on écrit Gabbana, à être sélectionnée par la grande prêtresse de la mode lors de son entretien d’embauche. Le naturel d’Andy, tranchant avec le comportement sophistiqué et obséquieux du reste de la rédaction, a plu à l’ogresse Miranda Prietsly qui interdit à ses collaborateurs de lui adresser la parole pour ne pas perdre de temps et les veut disponibles et corvéables à merci nuit et jour 24heures sur 24. Après une période de résistance, Andy ne s’obstinera pas indéfiniment à conserver son vieux pull en acrylique bleu canard et deviendra elle aussi une icône de la mode qui ne mange plus. La scène de relooking d’Andy par le styliste Nigel, est le pendant de la séquence de «Pretty woman» où Julia Roberts va se rhabiller luxueusement avec la carte de crédit de Richard Gere dans les boutiques de Rodeo drive. Dans les romans de Delly, on rêvait de passion, dans la chicken litterature, le rêve, c’est la carte Amex platine du prince charmant ou les vêtements griffés sans lui.

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Le calvaire d’Andy consistera surtout à supporter les caprices d’une diva caractérielle régnant sur une cour de victimes consentantes où l’ambition forcenée le dispute au futile absolu. Dans cet univers de faux pouvoirs et d’apparences, où un froncement de sourcil de Miranda fait trembler le gratin de la haute couture, où le look et la tyrannie des marques font office de religion, l’intrusion d’Andy, élément extérieur ayant su rester à peu près normale, fait figure de phénomène et c’est sur ce décalage que fonctionne le ressort comique du film.

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L’objectif affiché du film de 100% futilité le fait ressembler à un gigantesque magazine de mode à feuilleter pour se détendre comme on lit «Gala» ou «Elle» chez le coiffeur avec son lot de sacs Prada (que Miranda jette sur la table tous les matins en arrivant), de foulards Hermès (qui vaut à une secrétaire un accident du travail en les transportant) et de chaussures Manolo Blanick ou Jimmy Choo. Un bon moment à savourer sans états d’âme ni matière grise un film pétillant qui vaut surtout pour la prestation d’une Meryl Streep sensationnelle en méchante platinée distillant des ordres d’une voix blanche réussissant le tour de force de perfuser un brin d’humanité à son personnage. La comédienne de passage à Deauville pour la première du film a confié dans ses interviews que la cruauté du personnage l’avait mise mal à l’aise et qu’elle compensait en étant plus gentille que jamais en rentrant chez elle, déplorant au passage que les actrices d’aujourd’hui soient obligées d’être griffées de la tête aux pieds pour marcher sur le tapis rouge, ce qui n’était pas le cas à ses débuts…

 

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Mini-Pitch : une aspirante journaliste est engagée comme assistante de la tyrannique rédactrice en chef d’un magazine qui fait autorité dans le monde de la mode. Une comédie pétillante comme du champagne rosé.

MMAD : je ne serais pas contre une petite gamelle Prada en cuir plastifié…

 

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Posted by:

zoliobi

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