
« Vent mauvais » : tempête dans un supermarché

Je me plaignais hier dans mon billet sur "Et toi tes sur qui ?" (autre sortie de mercredi 13 juin) que "Vent mauvais" était peu distribué, il nen est plus rien ce soir après avoir vu le film sur les Champs Elysées où une soudaine pluie battante ma précipitée au Gaumont Ambassade, ciné poussiéreux qui aurait bien besoin dun coup de peinture et de réparer ses distributeurs de boissons Sagissant de Pluie et vent sur la ville, cétait encore bien pire dans "Vent mauvais" Premières images de film : tempête à lextérieur, tempête à lintérieur dun logement bordélique, poubelle pas vidée, objets, nourriture et vêtements jonchant le sol, homme dormant dans un canapé-lit en velours marron doù il reçoit un coup de téléphone dune agence dintérim . La mission consiste à aller dépanner le système informatique dun supermarché dune ville de bord de mer en hiver.
Franck (Jonathan Zaccaï), antihéros sans projets ni ambitions, débarque dans un hôtel où il est le seul client, la réceptionniste, Aura Atika, jupe moulante et bas couleur chair dans une paire de runnings avachis, lui donne mollement une clé avec un sourire forcé barrant lexpression revêche quelle ballade de film en film. Dans les bureaux du supermarché, un espoir pour le spectateur, Bernard Lecoq, acteur fameux totalement sous-employé depuis des lustres, joue le rôle dun directeur opaque, entre laisser aller et mauvaise humeur. Très vite, Franck se rend compte que la panne informatique est imputable à lintroduction dun programme pirate, le directeur nie faiblement ny rien comprendre, puis, avoue cynniquement détourner une partie de la caisse avec la complicité de linformaticien titulaire. Je ne sais toujours pas exactement où on voulait en venir mais une fois que Franck a découvert le pot aux roses, il a le choix : être complice ou pas Attiré par Aure Atika, gérante de lhôtel, qui ne le calculait pas mais que lodeur du cash a émoustillée, dopé par lopportunité de largent facile, Franck le looser va être tenté de changer de camp
Ce film hésite entre plusieurs directions pour nen choisit aucune, comme disait lécrivain Pierre Daninos (parlant dautre chose, du récit de sa dépression nerveuse en loccurrence) «ma décision est prise, je nen prendrai aucune » On démarre sur une vague étude sociale dun informaticien au semi-chômage, plus passif que déprimé, que les agences dintérim ne se disputent pas, dune employée dhôtel arriviste et séductrice prête à tout pour sortir de la médiocrité. On enchaîne sur la mèche polar, la plus intéressante, vite désamorcée en ne donnant aucune chance à lintrigue dintriguer, linformaticien légitime volatilisé, sa riche épouse trompée, une histoire absolument pas crédible dune pin-up venue de nulle part, un magasinier renvoyé du supermarché, et on finit sur une note drame social traitée avec une coupable désinvolture. Par dessus le (super)marché, aucun des protagonistes nest sympathique, les acteurs peu convaincus et pas convaincants, le petit port de pêche, dont on aurait pu tirer bien davantage côté images, mal aimé
Un bon pensum que ce film laborieux et brouillon, la présence de Bernard Lecoq, subtil et ambigu, ne suffisant pas à sauver la petite entreprise.
Notre note
(1,5 / 5)
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