Festival cinéma italien/Laura Chiatti présente « A Casa Nostra »/Avant-Première + « Come l’ombra » + Antonioni/Moreau/ »La Notte »

Notre note

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Laura Chiatti photocall Espace Cardin dimanche 15 avril

Festival du cinéma italien J2/dimanche 15 avril 2007


J4 au festival du cinéma italien, riche dimanche avec «Come l’ombra » de Marina Spada, un des deux films en compétition réalisé par une femme, long-métrage gris asphalte qui ne laisse pas indifférent, l’avant-première du film «A Casa nostra» de Francesca Comencini qui sort mercredi 18 avril sur les écrans, et un hommage à Antonioni par Jeanne Moreau avant la projection de «La Notte».

Autour de "A Casa Nostra"

Si la veille, la bellissima Laura Chiatti était venue faire quelques photos en longue robe rouge et puis s’en va, aujourd’hui, en mini-robe noir et hauts talons argentés, elle avait déplacé pas mal de photographes pour une séance dans les jardins de l’Espace Cardin et une autre dans la galerie. Comme Francesca Comencini était absente, Laura Chiatti a présenté le film «A Casa nostra» et a répondu ensuite aux questions de la salle. L’occasion de constater qu’elle est aussi vivante et marrante que superbe, elle parle à toute vitesse et ne laisse pas passer son tour, elle répond à tout et démontre une modestie dont pourraient s’inspirer bien des lofteurs… Non, elle n’a pas pris de cours de comédie, elle a fait du cinéma par hasard, sa vocation, c’était d’être coiffeuse… d’ailleurs, l’année dernière à Cannes, où le film de Paolo Sorrentino, «L’Ami de la famille» était sélectionné, elle était si nerveuse que pour se calmer, elle a coiffé les cheveux de son agent (une femme) à 4 heures du matin… Non, elle n’a pas peur d’être enfermée dans un emploi de "sois belle et tais-toi", elle choisit des personnages qui ont un «contenu», un âme, d’ailleurs, dans son prochain film, on ne met pas du tout son physique en avant et on lui a même coupé les cheveux. Tout comme elle était fière d’être sur l’affiche du festival auprès de Monica Vitti, elle était un peu intimidée dans «A Casa nostra» de jouer avec Valeria Golino qui est son actrice préférée de la nouvelle génération italienne.


Laura Chiatti et Luca Argentero dans "A Casa nostra"

Laura Chiatti et Luca Argentero dans « A Casa nostra »

 

 

Laura Chiatti jardin Espace Cardin

Laura Chiatti jardin Espace Cardin

 

 

Laura Chiatti jardin Espace Cardin

Laura Chiatti jardin Espace Cardin

 

"Come L’ombra"

Un petit film à petit budget dont on ne se méfie pas mais qui vous entraîne dans une histoire dont on ne sort pas indemne. Claudia, employée dans une agence de voyages, a craqué pour le remplaçant de son prof de russe, Boris, bien qu’il ne se précipite pas pour répondre à ses avances. Un jour, Boris lui demande un service : accueillir Olga, une cousine d’Ukraine, pendant une semaine pendant qu’il fait une tournée comme guide d’un voyage organisé. Claudia n’est pas emballée mais elle accepte pour conserver l’intérêt de Boris. Contre toute attente, les deux femmes vont sympathiser mais la veille de son départ de chez Claudia, Olga disparaît… Un film déroutant qui a choisi de raconter l’histoire de façon exclusivement factuelle en faisant impasse volontairement sur la psychologie des personnages et sur le pathos que devraient engendrer les situations. Ca donne le récit gris asphalte dans une ville banale au ciel bas, sec et ultra-descriptif, d’un quotidien fastidieux peuplé de gestes mécaniques et répétitifs donnant le rythme de la lassitude d’une vie neutre, sans joies véritables ni peines que la déception ordinaire, où les moments de détente sont comptés. Dans ces conditions, dans cette atmosphère habilement mise en place par la réalisatrice, on ne voit pas venir l’issue dramatique tant les germes du drame sont déjà plantés par petite touches insidieuses dans le décor depuis le début. D’ailleurs, de la vie terne comme l’Italie sans soleil de Claudia ou de l’existence franchement misérable d’Olga en Ukraine, on ne sait pas laquelle est la plus déprimante et laquelle de deux femmes est la plus déprimée, la fin du film nous donne une piste possible (une fin courageuse et vertigineuse…). Belle construction narrative pour un film dont l’image terne et salie colle parfaitement au récit même si elle est quelquefois ingrate à regarder pour le spectateur.

Notes sur "La Notte"

Pour l’hommage à Antonioni, deux intervenants, Jeanne Moreau, actrice principale de "La Notte" ("La Nuit") et un mini-convert de Giorgio Gaslini, le compositeur de la musique du film, désopilants souvenirs de cet homme racontés comme de vrais sketches, avant de jouer quelques morceaux de sa composition au piano. On a lu la lettre de l’épouse d’Antonioni qui remerciait JM d’avoir dit dans la Republica qu’elle regrettait d’avoir critiqué Antonioni et les conditions de tournage de" La Notte". Quand Jeanne Moreau, tailleur pantalon blanc et top en soie rouge, le mocassin assorti, a pris la parole avec beaucoup d’aisance, elle a raconté sa rencontre avec Antonioni en 1950, elle était alors pensionnaire à la Comédie Française. Antonioni voulait Jeanne Moreau pour son premier film mais elle n’avais pas le droit de prendre un congé. Pour "La Notte", elle était disponible mais Marcello Mastroiani ne l’était plus, alors, il a tourné "L’Avventura" auparavant. Le tournage de "la Notte" fut un grand moment de solitude, le plus dur étant de tourner la nuit et de dormir le jour à l’hôtel en plein centre ville de Milan avec le bruit de la ville. Par ailleurs, les acteurs communiquaient très peu avec Antonioni, situé très loin d’eux ou perché sur une grue ou ailleurs. Le bavard compositeur Giorgio Gaslini confirmera qu’il parlait un minimum, "deux mots"… Pour la dernière scène de l’aube, ils ont dû enchaîner après leur nuit de tournage et la recommencer quatre fois, quatre aubes. JM pense que tourner à Milan pour le Romain Antonioni était un exil, Giorgio Gaslini avancera la thèse que la présence de Monica Vitti sur le plateau, à l’époque compagne officielle d’Antonioni, aurait pu peut-être expliquer l’ambiance du film. Car Jeanne Moreau l’a dit d’entrée : l’ambiance, «violemment désespérée, une solitude terrible»(sic) sur le plateau correspondait parfaitement à l’ambiance qu’on trouvera ensuite dans le film fini. Le compositeur Giorgio Gaslini dira avec humour que, engagé par la maître pour un mois toutes les nuits, n’ayant rien saisi sur le moment des objectifs de sa musique à composer la veille pour la nuit suivante, il a, par la suite, acheté une place pour aller voir le film au cinéma et, stupéfait, il a vu un chef d’œuvre!

Une blonde bellissima française : Frédérique Bel au jury du festival dimanche en fin d'après-midi dans les jardins de l'Espace Cardin par 28° à l'ombre à Paris...

Une blonde bellissima française : Frédérique Bel au jury du festival dimanche en fin d’après-midi dans les jardins de l’Espace Cardin par 28° à l’ombre à Paris…

 

 

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zoliobi

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