festival de Deauville J3 dimanche 3 septembre

J3 du festival de Deauville, la météo empire mais la pêche a été meilleure que la veille… Journée sous le signe de Brian de Palma : l’homme est arirvé à Deauville depuis vendredi en provenance de Venise où "Le Dalhia noir", film en compétition à la Mostra, a fait l’ouverture.

La conférence de presse à midi du «Dalhia noir» est à l’image de l’ambiance sympa qui règne au sein de l’équipe du film avec en guest star le très déjanté écrivain James Ellroy, auteur du livre, qui fait son show.

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Photo "Ouest-France" : galerie photo très complète sur le site de OuestFrance.fr

Questions à James Elroy (chemise hawaïenne) : est-il content de l’adaptation de son livre?
réponse : c’est un très gros livre et BdeP a réussi une réduction centrée sur les personnages principaux, il a eu de la chance de "tomber" sur de Palma qui a su isoler les thèmes clés en travaillant sur la psychologie des personnages.

Autre question : les relations de James Ellroy avec le cinéma.
réponse : "Money!" Tout le monde éclate de rire sur l’estrade et dans la salle… Pour la première adaptation d’un de ses livres, il a touché $20 000 qui ont servi à payer son premier divorce, les droits du "Dalhia noir" vont servir payer second…

Questions à Brian de Palma (chemise noire, veste beige) sur la genèse du projet.
réponse. Il avait déjà pensé au projet du temps où il tournait "L’Impasse" mais il le croyait infaisable. C’est l’adaptation de "LA confidential" qui l’a encouragé à s’y remettre. Quand on a vu les vraies photos du crime, c’est impossible à oublier.

autre question plutôt vache : votre dernière adaptation littéraire n’a pas marché ("Le Bûcher des vanités") vos deux derniers films non plus ("Femmes fatale" et "Mission to mars"), ne prenez-vous pas un risque etc…
réponse : l’adaptation littéraire de "Carrie" n’avait pas si mal marché…

autre question sur le financement du film difficile à trouver.
réponse. de Palma confirme que le budget fut difficile à réunir, les studios n’aiment pas les films noirs qui finissent mal…

Question à Josh Hartnett (en polo noir) sur la préparation de son rôle. réponse. Il a fait de la boxe pendant six mois quatre heures par jour,ça lui a permis de se retrouver dans l’état d’esprit du boxeur. Pour le casting, il a rencontré de Palma dans un petit hôtel de LA mais ils ont bu et plaisanté sans parler du rôle.

Même question à Aaron Eckhart (en polo Lacoste bordeaux). réponse. Rien, il n’a rien fait… il a décroché le rôle en 10 mn chrono et il écoute les indications de de Palma pour ne pas se faire virer du plateau…

Question groupée à tous à propos des actrices sexy du film : Scarlett Johansson et Hilary Swank. réponse unanime : Scarlett J n’a pas l’air de travailler, elle est instinctive et douée, très ouverte sur le plateau. Hillary S au contraire, prépare son personnage studieusement chez elle à l’avance. On n’avait pas jusqu’alors utilisée la part de séduction chez Hillary Swank. Dans tous les cas, il semble que la question soit vaguement gênante pour les intéressés dont certains sont liés dans la vie aux actrices.

A 16h00, on reprend du service chez de Palma, «Le Dalhia noir » doit être projeté à 17h30 et tout Deauville veut s’y rendre… D’où une longue attente assis par terre, livres dans son sac, à tenter le coup : rentrera-t-on dans la salle de cinéma? A part le bain de vapeur sous les tentes hermétiquement closes, l’organisation s’est améliorée depuis la veille : on n’attend plus le dernier invité pour faire entrer une partie des festivaliers dans la salle qui compte plus de 1500 places. Retour de Brian de Palma, James Ellroy, Josh Hartnett et Aaron Eckhart dans l’arène et ça démarre…

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Le film en deux mots… Petite déception à la sortie, trop d’exigence pour l’adaptation du livre mythique? Je m’attendais à ce qu’on insiste autrement que verbalement sur l’obsession du personnage masculin pour Elisabeth, la starlette retrouvée morte découpée en deux et vidée de ses organes surnommée le dahlia noir… Mais l’atmosphère oppressante et anxieuse propre à l’obsession est absente, ce qui est étonnant de la part d’un réalisateur qui a tant emprunté à Hitchcock et qui a appelé un de ses films justement « Obsession » (sorte de variante sur le personnage de Norman Bates dans « Psychose»). Le film est trop lisse et les deux femmes fatales beaucoup trop sages. Cependant, l’image d’inspiration sépia avec une lumière jaune tamisée ou brumée est superbe et la reconstitution des années 50 un régal. L

On sort du « Dalhia noir » à 20h00 et à 20h30 on est de retour pour «Un Crime», le temps de « passer » une robe un peu plus chic pour franchir exceptionnellement un morceau de tapis rouge, ayant obtenu une invitation pour la première mondiale du film, ce qui signifier pouvoir arriver à la dernière minute, un privilège insensé dans ce festival de l’attente. Mademoiselle Béart se fait un peu désirer mais ça vaut le coup : fleur bleue piquée dans un chignon blond, petite robe noire Marilyn sur un décolleté généreux, longues jambes fuselées, c’est la belle de la soirée. Elle accompagne Manuel Pradal, un réalisateur français dont c’est le second film qui a la particularité d’être tourné à NY en anglais avec un casting mixte : E. Béart et Harvey Keitel. Dans la salle, les deux jurys dont Nicole Garcia en strict tailleur pantalon de soie noire, plutôt bavarde au micro … Et aussi la relève des actrices françaises : Sara Forestier, Vahina Giocante… Et aussi Claude Lellouch en voisin (il aura une place à son nom mardi 5 septembre, on y reviendra) et Pol Loup Sulitzer…

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Le film en deux mots… On est agréablement surpris par ce film atypique, hybride entre le ciné américain indépendant et le film intimiste français. L’idée de scénario est excellente et ingénieuse, en revanche, l’utilisation de New York vaut plutôt comme élément de photogénie avec de nombreux plans léchés pour le plaisir qui n’apportent rien au film. Un parti pris de couleur qui ressemblerait à du noir et blanc, beaucoup de nuit et de gris. La grande force du film arrive avec le personnage d’Harvey Keitel, fabuleux acteur à donner le frisson, tellement juste dans son interprétation que ça tient du miracle, dans le rôle d’un « Bad taxi » inoubliable face à une Emmanuelle Béart qui ne s’économise pas non plus : une belle histoire d’amour « venant de l’enfer » comme le dit justement le chauffeur de taxi avec malheureusement un happy end totalement inadapté à l’histoire. 

Demain lundi 4 septembre, la compétion commence avec les deux premiers films «Twelve and holding» le matin et "Little miss Sunshine" l’après-midi qui sort mercredi 6 septembre sur les écrans. Soirée Ashley Judd avec "Come early morning".

Vu et entendu en vrac…

Charles Berling dans l’ascenseur se faire féliciter pour "son" film mais lequel?

Oliver Stone boire du champagne rosé avec une tablée d’une quinzaine de personnes dans le hall du Royal vers minuit…

Des bruits : le prochain film de Brian de Palma se ferait avec Nicolas Cage…

 

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Posted by:

zoliobi

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