« Je crois que je l’aime » de Pierre Jolivet/Avant-Première

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Allons-y pour la nième comédie française de l’année qui n’aura pas la tâche facile de se pointer après cette avalanche de comédies tombée sur l’hexagone depuis un an. Trois cinéastes pour un film : l’un sur la scène, Pierre Jolivet, venu jeudi soir présenter son «Je crois que je l’aime» au cinéma des cinéastes à Paris, les deux autres dans la salle pour le supporter, Patrice Leconte et Bertrand Tavernier. Avec aussi pour la rituelle présentation semi-publique du film, les deux acteurs principaux : Sandrine Bonnaire, longue robe noire décolletée, et Vincent Lindon, pantalon en velours rouge vermillon : un acteur introverti qui en a guéri, au train d’enfer des tournées de promo, à l’avant-première de « Selon Charlie » cet été à l’Arlequin, il confessait parler de lui pour la première fois, ça fait donc au moins deux fois qu’on l’entend… Boutade mise à part, le personnage est sympathique avec une sorte de sincérité des gens qui n’ont pas l’habitude de pérorer et vont directement, voire maladroitement, à l’essentiel : oui, il a tourné avec Sandrine Bonnaire il y a 20 ans dans « Quelques jours avec moi » de Claude Sautet mais il était à l’époque tellement polarisé sur son jeu d’acteur et si anxieux de savoir après une scène si il avait été bon ou mauvais qu’il n’avait pas eu le temps de communiquer avec ses partenaires… Revenons à nos moutons…


Un businessman, Lucas (Vincent Lindon), survolté, surbooké et milliardaire, s’en allant protester que la fresque en céramique qu’il a commandé à son architecte pour le hall de ses bureaux n’est pas conforme aux plans, est victime d’un violent coup de foudre à l’encontre de l’exécutante de l’oeuvre : une jeune artiste, Elsa (Sandrine Bonnaire), free-lance qui lui tient tête. Mais le souvenir de son précédent mariage avec une épouse envoyée par la concurrence industrielle pour l’espionner l’a rendu méfiant. Il n’est pas le seul, les employés se souviennent encore avec anxiété de la dépression nerveuse ayant suivi son divorce. Prenant les devants, Lucas charge un agent de la sécurité (François Berléand) d’enquêter sur la jolie céramiste dont il veut tout savoir. Le récit ne met pas en scène seulement un couple mais un trio : au lieu du mari, la femme et l’amant, il y a l’amoureux, l’amoureuse et le flic qui vont se cacher et se trouver, se fuir et se retrouver selon le principe du vaudeville, le personnage de François Berléand apportant beaucoup au comique des situations en occupant le troisième rôle principal.

Comédie qu’on pourrait taxer d’une grande banalité quant à l’intrigue et à la construction du récit, elle fonctionne pourtant mieux que beaucoup d’autres grâce à la qualité des dialogues, le charme des acteurs et la simplicité intelligente de ne rien surcharger, au contraire, d’alléger pas mal de situations qui auraient pu être lourdes et de couper des scènes avant de lasser (le contraire de «La Môme» où nombre de scènes n’en finissent plus). Malgré tout, c’est une catégorie de films reposant en très grande partie sur le casting pour ne pas dire sur l’affiche, le couple Bonnaire/Lindon fonctionne, elle et son irrésistible sourire, lui et sa gaucherie désarmante, on a déjà fait la moitié du chemin. Hormis l’inénarrable François Berléand (mais pourra-t-il continuer à être crédible, omniprésent du jour au lendemain sur les écrans?) on remarque la présence d’une idée de casting (enfin), Liane Foly, amusante avec un drôle d’accent canadien dans le rôle de la collaboratrice de Lucas et de Kad Merad dans celui du meilleur ami.

C’est assez difficile de parler de ce film car il ne se passe rien sauf des humeurs, des sentiments, des disputes, des espoirs, des trahisons, des situations de gags… L’accent est mis sur les nouvelles technologies avec les téléphones mobiles qui sonnent autant que dans «24h chrono», c’est dire… ou Lucas parlant en téléconférence avec son fils aux USA, son appartement avec des appareils télécommandées. J’oubliais un grand moment de frisson… au début du film, Vincent Lindon ouvre un double tiroir dans sa penderie avec des rangées de montres toutes plus luxueuses les unes que les autres et il en choisit une pour la journée, c’est ça le luxe, avoir le choix… encore mieux que les cravates de Richard Gere dans «American gigolo»… Mais j’ai gardé le meilleur pour la fin : un gros chat roux incroyablement craquant qui justifierait à lui seul d’aller voir le film… Une comédie de qualité sans histoires avec une histoire simple et bien menée, bien filmée, on est assuré de se changer les idées avec la garantie de quelques bons fous rires…

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VOIR le billet et la photo
de l’avant-première du film…

Autres photos de l’AP sur mon blog WATCinéManiaCritiC…

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Posted by:

zoliobi

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