Leçons d’amour à l’italienne (« Manuale d’amore »)

Quatre couples, quatre sketches comme le cinéma Italien y excellait du temps des "Nouveaux monstres". Quatre étapes de la relation amoureuse : le coup de foudre, la crise, la trahison, l’abandon. Le film commence par l’enregistrement par une jeune femme brune d’une leçon d’amour pour une collection de CD en vente dans les librairies… A chaque histoire de couple, correspondra la démonstration d’une étape de l’évolution amoureuse de 1 à 4.

Massimo a la coup de foudre pour Giulia, guide touristique, qui ne veut pas de lui mais finit par l’épouser. Lors de leur voyage de noces, un couple assiste avec eux à un ballet sensuel dans une sorte de club med, la femme est conquise, l’homme baille aux corneilles, c’est le second couple : Barbara et Marco. Ils se disputent dans un parc quand une contractuelle demande l’enlèvement de leur voiture, Marco se précipite pour amadouer la pervenche, c’est Ornella, enchaînement sur le troisième couple : Ornella et Piero. La vivacité d’Ornella n’a de contrepoint que la mollesse de son mari, fils à maman pas contrariant. Jusqu’au jour où elle le surprend avec sa maîtresse, dépitée, elle verbalise à tout va au carrefour et se fait insulter par un automobiliste : Goffredo, c’est le quatrième couple ou ce qu’il en reste, sa femme Maddalena l’ayant quitté, Goffredo, médecin modèle, désepérément seul, subira le harcèlement de son hystérique assistante qui profitera de son célibat.

Des quatre couples, les plus réussis sont les amoureux du coup de foudre et la pétulante pervenche et son hypocrite de mari. Bien qu’on rit beaucoup et durant tout le film, on n’en retient pas grand chose s’agissant des péripéties des uns et des autres sauf du respect pour cette propension transalpine à tourner tout naturellement en dérision. On passe un excellent moment avec les protagonistes de ces quatre histoires : il y a dans le cinéma italien d’aujourd’hui la même jubilation qu’autrefois (chez Dino Risi, Ettore Scola, Mario Monicelli, etc…) à jouer la comédie en dramatisant sans se prendre vraiment au sérieux, en vo, c’est un vrai régal! Passent de temps en temps, les fantômes des acteurs français prise de tête qui seraient inspirés pour certains d’en prendre de la graine… Tout est drôle dans cette comédie rythmée et ludique, où toutes les émotions sont pudiquement tournées en ridicule, où l’énergie supplante les échecs, où la pulsion de vie prend toujours le dessus. C’est un film où on ne pense pas, on demeure hilare sur son fauteuil de cinéma à prier que la séance se prolonge… pour une fois qu’une comédie mérite son nom, on en redemande… On en a assez supporté récemment de ces assommants "Olé" ou l’"Entente cordiale" où on se demande si n’est pas soudain devenu dépressif pour ne pas décocher un sourire pendant 1h30…

Prix du festival de Chamrousse, une comédie énergétique à consommer sans modération, avec la clim du cinéma, c’est le meilleur moment de la semaine…

Mini-Pitch : quatre couples en quatre sketches illustrent les quatre étapes de l’amour : le coup de foudre, la crise, la trahison, la rupture, une comédie désopilante pour tout public.

MMAD : pour rigoler, vaut mieux passer les Alpes…