SILENTIUM : Farce policière trash / Avant-PREMIERE

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Un polar comique qui ne serait pas une parodie, qu’est-ce que ça peut bien donner? Deux heures de patience à être ballotté d’un genre à l’autre sans accrocher à aucun des deux. Un grand moment de solitude pendant que la salle de l’avant-première, avec beaucoup d’invités germaniques, enchaîne les fou-rires… Quand le réalisateur, Wolgang Murnberger, a reçu en différé sur la scène du cinéma (lors de l’avant-première) son grand prix du festival du film policier de Cognac, il a dit quelques mots qui m’ont donné un drôle de pressentiment «on peut s’amuser dans un film avec beaucoup de suspense aussi…»… ah bon !

Un homme est retrouvé mort en haut d’une colline, sa ravissante veuve, qui ne croit pas au suicide, charge un détective privé de mener une enquête. Le suicidé, Gotlieb Dornhelm, gendre du directeur de l’opéra, avait agité Vienne trois ans auparavant en publiant un livre où il accusait l’actuel archevêque d’abus sexuels quand il était enfant en pension.

L’ancien pensionnat de Gotlieb Dornhelm, monastère toujours dirigé par des religieux, est investi aujourd’hui par 33 élèves pensionnaires et d’un refuge pour SDF dans lequel Brenner, le détective, sa s’infiltrer pour démarrer son enquête. Avec l’aide de Berti, coursier pour l’Opéra, sorte de Watson, Brenner va essayer de faire le lien entre la pension et les coulisses du festival de Salzbourg.

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Clochard désabusé, Brenner, vigile dans un grand magasin, se fait virer en voulant faire arrêter la fille du directeur de l’Opéra, sa future cliente, qui vient de voler de la lingerie. Vivant sous le même toit qu’un copain ancien sympathisant nazi, les deux dégénérés font la paire.

Le problème c’est qu’on a absolument pas l’impression que Brenner mène une enquête, dans cet univers débraillé et crade, loufoque et sanguinolant, noyé sous les gags. Une grosse farce avec un côté Grand Guignol : un corps trucidé à l’arme blanche pendu par les pieds tenant une lettre trempée dans le sang, une femme découpée en 36 morceaux, une main tranchée qu’on transporte. Les images sont à l’échelle des personnages : jaunies, tristes et salies avec quelques effets farfelus comme cette grande partie de baby-foot avec les têtes des protagonistes. La BO est très hétérogène avec un peu de tout du rock à l’opéra.

Le personnage de Simon Brenner existait déjà dans le précédent film du réalisateur « Vienne la mort » qui était paraît-il beaucoup encore plus humoristique que celui-ci, il semble qu’on ait voulu faire une suite un peu différente avec une surenchère de tout. Peut-être valait-il mieux en effet faire un choix (ou comédie parodique ou polar vrai) plutôt que d’intercaler des scènes très réalistes, voire violentes ou choquantes (les perversités sexuelles du ténor avec une jeune femme asiatique, par exemple) avec des nombreux moments d’humour et des plaisanteries comme s’il en pleuvait.

On se demande bien ce qui a pu pousser le jury à attribuer le grand prix du film policier à cette comédie trash et macabre, qui est davantage une farce critique de la société bourgeoise viennoise qu’un film de genre car de suspense, il n’y en a aucun, d’intrigue, à peine et on se fiche totalement de ce qui peut arriver aux uns et aux autres.

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Grande déception pour ce film : on se réjouissait d’aller voir un film allemand quand on sait combien le cinéma d’outre-rhin est performant depuis quelques temps mais c’est d’un film autrichien qu’il s’agit…

 

Mini-Pitch : La veuve d’un faux suicidé, gendre du directeur de l’Opéra de Vienne, engage un détective privé déglingué pour mener l’enquête. Une comédie parodique trash lourde et longue.

Avant-première à Paris mardi 9 janvier au cinéma "La Bastille" Paris 11°.

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Posted by:

zoliobi

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