« Thirst », comédie vampiresque grand-guignol de Park Chan-wook

 

Du beau linge… trempé… sous des parapluies à la projection de 22h « Thirst » de Park Chan-wook, réalisateur coréen culte qui semble avoir perdu la grâce depuis qu’il  a versé dans la comédie, déjà avec son dernier film « I’m a cyborg » que « Thirst » n’est pas sans rappeler, comédié déjantée focalisée sur le corps, la maladie et l’hôpital. Tarentino, que j’avais aperçu en passant devant le « Carlton » où il donnait une interview, est arrivé à Cannes bien avant son film en compétition « Inglorious basterds » programmé le 20 mai. Cinéphile averti venant à Cannes aussi pour voir les films des autres, on sait que Quentin Tarentino était au président du jury l’année où « Old boy » de Park Chan-wook avait été présenté à Cannes, pas étonnant qu’il ait tenu à découvrir « Thirst ».  La présidente du jury Isabelle Huppert, ayant d’ailleurs refusé un petit rôle dans « Inglorious basterds », avait aussi choisi cette séance tardive pour voir le film en empruntant le tapis rouge au lieu de passer en douce par l’entrée des artistes. Et enfin une star internationale sur le tapis rouge et tant pis si elle n’est actrice qu’en passant : Mariah Carey, robe noir au « dramatic decolleté », comme disent les américains, long cheveux qu’elle tripote en minaudant, est au casting du film « Precious » présenté dans Un Certain regard. Auparavant, l’équipe de « Bright star » menée par Jane Campion a monté les marches avec Eva Longoria et Tony Parker en guest-stars… 


« Bright star », sortie janvier 2010Lire la critique du film « Bright star »…


« Thirst » (Bak-Jwi) de Park Chan-wook

  
sortie 30 septembre 2009

 

Librement (c’est le moins qu’on puisse dire) adapté d’un roman de Zola « Thérère Raquin », ce film est dans la veine du précédent, « I’m a cyborg », la comédie déjantée hospitalière avec une différence de pathologie : un tropisme sur le corps et la maladie virale pour « Thirst » quand on campait dans un hôpital psychiatrique dans le premier. Un prêtre va se prêter, comme un martyre dans la fosse aux lions, à un test mortel pour un vaccin, il en ressort couvert de pustules avec un seul traitement : boire du sang, il est devenu un vampire. Mais les vampires ne supportent pas le jour et se consument au soleil, ce qui donne au bout de 2h30 interminables, un final plutôt esthétique de consumation/calcination amoureuse. Comme dans « I’m a cyborg », l’image de la mère abusive et mauvaise est présentée avec un humour décapant, il faut l’entendre hurler que sa bru a oublié de faire la bouillotte de son mari alors que les deux amants (la bru et le prêtre vampire) s’étreignent…Métaphore du SIDA ou de la grippe aviaire, le virus est l’élément extérieur qui déclenche la mise à l’écart, la différence, le prêtre, orphelin, veut ce calvaire, éloge de la mortification ou humour noir? il devient le grand guérisseur bandé et bandant, si j’ose dire, le visage enveloppé de bandages blancs, hommage au film de genre. Mais le prêtre, avec la tranfusion, a, coulant dans ses veines, un autre sang, celui d’un homme torturé par ses pulsions sexuelles toute neuves et qui s’auto-flagelle pour s’en punir. Quand il revoit son amour d’enfance, une orpheline comme lui, recueillie par une mère et son fils débile qui l’exploitent, les deux jeunes gens, tous deux frustrés sexuellement, vont réparer en rouge leurs frustrations ensemble. Un peu Roméo et Juliette chez les vampires, belle scène où ils échangent leur sang, dommage que ce soit tourné en dérision aussitôt, c’était pour fêter l’anniversaire de la jeune femme.

Génialement filmé, truffé d’idées de mise en scène alourdies par des idées tout court de dérision délirante et d’humour noir c’est noir, le film, pour un tiers, se regarde volontiers, pour le reste, focalisé sur le couple d’amants maudits, n’en finit pas, il semble qu’on ait vu passer n scènes de fin et ça recommence… Dommage que Park Chan-wook, déjà primé pour « Old boy » en 2004, ait défintivement basculé dans la comédie déjantée, il s’amuse certainement plus que le spectateur. La bande-annonce montre une des scènes les plus poétiques reprise dans la scène finale, la métaphore des chaussures, il met ses pieds à elle dans ses chaussures à lui, elle refera d’elle-même la manoeuvre et ils tomberont en poussière au soleil ensemble. C’est ce film poétique qui existe en filigrane qu’on aurait aimé voir au lieu de ce récit grand-guignolesque souvent aussi indigeste que la digestion des vampires est lourde…



De la Plage Orange sous la pluie… J3…
La pluie sur Cannes ayant demarré la nuit dernière, des trombes d’eau s’abattant sur la Croisette, pratique, soit dit en passant, quand on loge dans un hôtel non fumeur et qu’il faut descendre en griller une sous la pluie dans le jardinet… Ces conditions météo peu compatibles avec le bord de mer m’ont fait choisir de zapper les plages le jour et de passer à la Plage Orange à une heure du matin en sortant de la projection au cas où il se passerait quelque chose de croustillant la nuit… Mais Cannes est bien calme pour un WE, en sandwish entre la crise et la pluie, on s’apprêter à fermer le restaurant Costes, on rangeait les meubles… pour la grande soirée privée sur la Plage Orange, il faudra attendre dimanche soir, le soir chic, et là, mon Pass Orange niveau classique n’y suffira pas, il faudra m’upgrader…



Cannes chez soi…Comme je suis invitée par Orange à suivre le 62° festival de Cannes (

voir mon billet précédent…), outre mon billet quotidien de la Plage Orange de J1 à J12, je donnerai tous les jours une idée de programme qui me plait sur Orange Cinéma Séries spécial Cannes du lendemain…Les émissions quotidiennes spéciales Cannes « Cannes confidential » sur Orange cinémax à 20h15 et « Quoi de novo » sur Orange cinénovo à 20h40, la première branchée sur la sélection officielle, la seconde en prise sur les sections parallèles.

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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