
« Après le sud » : un drame ordinaire

JJ Jauffret, sortie 12 octobre 2011
Pitch
Dans le sud de la France quatre parcours se croisent et s'imbriquent pour tricoter un drame : deux cousins, une jeune femme et sa mère, un syndicaliste à la retraite.
C’est un film qui mixe deux genres : le constat clinique, filmé sèchement, la tragédie ordinaire, intimiste, montrée pas à pas, récit immergé dans les détails du quotidien des personnages. Et le syndrome « Elefant » aménagé qui fait périodiquement filmer les situations plusieurs fois avec des angles différents en rallongeant la scène à chaque fois.
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Amélie, caissière dans un supermarché, vit une histoire d’amour avec Luigi, habite avec sa mère, Anne, obèse qui ne laisse rien voir de sa détresse. Pourtant, Anne a pris rendez-vous dans une clinique d’amaigrissement à Aix, a menti à sa fille qu’elle va voir sa soeur. Pendant ce temps, Luigi travaille avec son père sur le chantier familial où son cousin va provoquer un drame. Enfin, dans le supermarché où travaille Amélie, un drame moins spectaculaire mais plus insidieux, mortifère, va avoir lieu : un retraité est arrêté par deux vigiles pour avoir volé un CD de Mozart, les deux types vont l’humilier, moralement, physiquement, lui ôter tout sentiment de dignité, lui, ancien syndicaliste qui aime la grande musique et n’en a pas les moyens. Que se rencontrent ces personnages à vif, qui ne se connaissent pas tous, sont voisins pour la plupart, et c’est l’étincelle pour provoquer une explosion, un drame injuste constitué de microdrames ordinaires pas moins injustes.
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Amélie, caissière dans un supermarché, vit une histoire d’amour avec Luigi, habite avec sa mère, Anne, obèse qui ne laisse rien voir de sa détresse. Pourtant, Anne a pris rendez-vous dans une clinique d’amaigrissement à Aix, a menti à sa fille qu’elle va voir sa soeur. Pendant ce temps, Luigi travaille avec son père sur le chantier familial où son cousin va provoquer un drame. Enfin, dans le supermarché où travaille Amélie, un drame moins spectaculaire mais plus insidieux, mortifère, va avoir lieu : un retraité est arrêté par deux vigiles pour avoir volé un CD de Mozart, les deux types vont l’humilier, moralement, physiquement, lui ôter tout sentiment de dignité, lui, ancien syndicaliste qui aime la grande musique et n’en a pas les moyens. Que se rencontrent ces personnages à vif, qui ne se connaissent pas tous, sont voisins pour la plupart, et c’est l’étincelle pour provoquer une explosion, un drame injuste constitué de microdrames ordinaires pas moins injustes.

photo Jour2Fête
Ce qui est bien montré dans ce film, c’est la montée de l’inéluctable, la somme des monstruosités ordinaires démolissant intérieurement les personnages, conduisant à un acte final monstrueux bien qu’aucun des protagonistes ne soit un monstre. C’est aussi la démonstration du passage à l’acte possible pour chacun de nous, stoppé chez la plupart, et qu’est-ce qui fait que pour l’un d’entre eux, on a passé le seuil du supportable qui fait perdre le contrôle de soi?
Notre note
(3 / 5)
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