
L’ETOILE IMAGINAIRE : il manque une étoile / Avant – Première

Dans le même esprit que son film "Lamerica" (1994) mettant en scène deux italiens partis faire fortune en Albanie, "L’Etoile imaginaire" raconte l’épopée d’une sorte de Don Quichotte à la découverte de la Chine pour réparer une erreur… Tiré d’un roman à succès sur le démantèlement des hauts fourneaux de la banlieue de Naples, vendus aux chinois, le film a transposé l’histoire carrément en Chine, ce qui n’a pas été sans poser des problèmes de tournage…
Vincenzo Buonavolontà (Sergio Castellito), reponsable commercial d’une société de machines-outils, se rend compte à l’occasion d’une vente de pièces détachées à une entreprise chinoise, qu’une pièce fragile, n’a pas été démontée correctement, comme il l’avait vivement recommandé, et qu’il y a donc un risque d’accident à la livraison en Chine… L’erreur a été commise en conséquence d’une faute de traduction de l’interprète chinoise de ses recommandations au responsable, Monsieur Chang. N’écoutant que sa bravoure, Vincenzo, se précipite à l’aéroport prendre le premier avion pour la Chine dont il ne connait rien…
Le film débute par une ville sombre sous la pluie, le bruit de la pluie dès le générique, une file de manifestants sous des parapluies noirs devant une usine scandant un slogan « usine vendue aux chinois friqués» Pendant ce temps, un car de tourisme débarque tout une colonie dacheteurs chinois souriants collés à la vitre de lusine Un homme seul dans la pénombre des bureaux, les attend, songeur, cest Vincenzo Buonavolontà Un homme seul face à une armée de chinois posant en rangs serrés en groupe pour la photo souvenir à l’usine…
Quand Vincenzo saperçoit, après leur départ, que les acheteurs chinois nont pas respecté ou pas compris sa consigne de ne pas utiliser un certain type de chalumeau pour démonter la pièce défectueuse d’un outil, limage suivante sur lécran est la photo du passeport de Vincenzo (enchaînement immédiat des situations), puis, laéroport, la Chine inconnue et multiple, des forêts de buildings de la ville au désert des campagnes, où il lui faut retrouver ce monsieur Chang. Mais ce dernier a été viré de sa société Sur place, Vincenzo récupère la jeune et jolie interprète, Liu Hua, qui laccompagnera dans son périple pour localiser au bout du bout du monde lusine où a atterri la pièce défectueuse.
Quil sagisse de Naples sous la pluie, de la transition quasiment inexistante dItalie en Chine, ou des paysages dépouillés en Chine, léconomie deffets est drastique, cest un film dune sobriété monacale, dépouillé et minimaliste où on parle dailleurs également assez peu Sergio Castellito est admirable dintériorité, parti pour sauver des gens qui lui ne demandaient rien, Vincenzo se découvrira lui-même au bout du chemin et sans doute aussi l’amour, par le fils de Liu interposé qui les rapproche. Ce film est le récit dune quête intérieure présentée comme une fable aride. Oubliée la tragicomédie expansive dun Alberto Sordi ou même lhumour omniprésent dun Nanni Moretti, comme dans nos clichés sur le cinéma italien, ici, on gomme tout Un film âpre et beau, dune austérité déconcertante, qui demande un bonne dose de concentration ou un petit café
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