«On sourit pour la photo» : la nostalgie dangereuse

Pitch

Afin de la retenir, un retraité, classant obsessivement des photos souvenir, propose à sa femme de revivre leurs lointaines vacances en Grèce.

Notes

Thierry, jeune retraité, obnubilé par la numérisation et le classement des nombreux classeurs de photos souvenir de toute une vie de famille, ne se rend pas compte qu’il délaisse Claire, son épouse ; jeune et jolie, active, cette dernière aimerait aller au cinéma, au restaurant, à présent que leurs deux enfants, adultes, ont quitté la maison. Aussi, Thierry tombe des nues quand Claire lui annonce qu’elle s’en va.

Afin de retenir son épouse, Thierry imagine un stratagème basé justement sur sa manie compulsive de trier et dater des photos. En cela, le scénario est excellent. Faisant mine d’accepter le départ de Claire, Thierry lui propose de revivre, au préalable, leurs idylliques vacances en Grèce d’il y a plus de 20 ans, soit en 1998. L’année de la victoire de l’équipe de France de football au cas où il existerait un spectateur en France qui ne s’en souvienne pas ou n’en ait jamais entendu parler.

Les dits enfants sont devenus des adultes ingrats et égoïstes. Karine, la fille, a pour compagnon Christophe, un type sympa (mais un peu lourd) qu’elle traite comme quantité négligeable sauf qu’il assure au lit… Antoine, le fils, qui se dit start-upper, court après l’argent, multipliant les projets foireux. Et c’est moyennant finances qu’il accepte de participer au voyage revival en Grèce. La fille, elle, se laisse convaincre  pour  «s’amuser un peu» loin de son mec  : pas prévu au programme, le fiancé viendra ensuite… Curieusement, Thierry qui supportait mal son futur gendre, se rend compte en Grèce qu’ils se ressemblent… Un scénario avisé et malin, on vous dit.

Voilà donc toute la famille en Grèce (paysages grandioses…) 25 ans plus tard. Thierry, son album photo sous le bras, son appareil photo en bandoulière, tenant absolument à refaire un parcours de voyage à l’identique du précédent : et cela commence par le même hôtel qui a bien vieilli depuis…

Ce film est l’archétype du feel good movie, mâtiné de nostalgie, un film drôle et émouvant. Jacques Gamblin, comme toujours, y est génial, drôle, craquant, subtil, dans ce rôle de battant dissimulé, prêt à tout pour récupérer sa femme, interprétée par une Pascale Arbillot qui forme avec lui un couple très crédible.
Coup de cœur.💚 💚

Et aussi

Premier film du réalisateur François Uzon, il faut tourné en 2020, au sortir du premier confinement. L’année dernière, ce film fut lauréat du Prix spécial du jury au Festival de l’Alpe d’Huez.

On sourit pour la photo

On sourit pour la photo

On sourit pour la photo💙

Diffusion