«Adieu Monsieur Haffmann» : L’accord de principe

Pitch

François Mercier, employé d’un joailler, aspire à fonder une famille avec Blanche. Face à l’occupation allemande, son employeur lui propose un accord…

Notes

Paris, 1941.

Durant l’Occupation allemande à Paris. Alors que les lois anti-juives sont placardées sur les murs, Mr Haffmann, bijoutier surdoué tenant un commerce d’allure modeste, comprend que lui et sa famille doivent s’exiler en zone libre. Un passeur vient d’abord chercher son épouse et ses enfants. Il les rejoindra plus tard. Du moins, il le croit. Monsieur Haffmann propose alors à son employé, Francois Mercier, de racheter officiellement sa boutique avec de l’argent qu’il lui donnera en sous-main et aussi d’habiter son appartement. Ainsi, à la Libération, Haffmann récupérera ses biens et, en remerciement de cet arrangement, achètera un commerce à Mercier afin qu’il y vende ses propres créations de bijoux. 

Alors que les Mercier s’installent dans le grand et confortable appartement des H, un ennui survient : Haffmann n’ayant pas pu prendre le train, la gare surveillée par les allemands, s’est installé dans la cave. Il va y rester quasiment tout le temps de la guerre. 

Les rapports entre les personnages évoluent avec leur condition sociale inversée. Mercier, pauvre bougre, affligé d’une claudication, s’enivre de rêves jusque là hors de portée. Et, en premier lieu, celui d’avoir un enfant ; se pensant stérile, il songe à Haffmann comme père biologique. Une idée qui va le ronger, l’éloigner de sa femme, horrifiée par ce projet, et, in fine, lui faire détester Haffmann. Puis, il se met à dessiner ses propres bijoux mais la clientèle d’officiers allemands, qui fréquentent la boutique pour parer leurs «amies», se met à regretter les créations de Monsieur Haffmann. C’est la goutte d’eau… Mercier force alors Haffmann à se remettre au travail…

Sur fond des heures les plus sombres de l’Histoire contemporaine, le réalisateur décrit les relations humaines dans l’adversité entre deux hommes que tout sépare humainement et socialement. En faisant confiance à Mercier, Haffmann va lui ouvrir les portes d’un luxe feutré dont il ignorait tout. Se croyant proche de ses clients allemands qui l’invitent à des dîners, il s’habitue vite au homard, au champagne, au smoking…

Comme le dit si bien l’épouse de Mercier «on n’avait rien, à présent, il veut tout». Impuissant en tout, à procréer, à combler son épouse , à créer des bijoux, Mercier va se réaliser dans le mirage des faux pouvoirs : l’accumulation de biens, la trahison et la dénonciation.

Un film excellent, sobre, humain et poignant, aux accents politiques à l’heure d’un devoir de mémoire bienvenu. Le trio d’acteur est à son meilleur (Daniel Auteuil, Gilles Lellouche, Sara Giraudeau),

Et aussi

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Auparavant, le réalisateur s’était plutôt illustré dans le thriller (Pour elle (2008), A bout portant (2010), Mea culpa (3014) avec un détour par la comédie (Radin!, 2016) avec Dany Boon.

A bout portant

Mea culpa

Radin!

Diffusion