Close : l’amitié

Lukas Dhont, 1er novembre 2022

Pitch

Une amitié fusionnelle entre deux adolescents vire au drame au contact des autres.

Notes

Grand Prix #Cannes2022

J’écoutais il y a peu Le Cercle cinéma sur CanalplusCinéma…

De l’avis général, tous aimaient mieux la première partie du film que la seconde. Préférant la seconde partie du film, je me suis sentie bien seule devant ma tablette où je passais le replay de l’émission.
(pour une unique raison : l’annonce dans l’émission de la présence du réalisateur Albert Serra pour parler de son film Pacifiction (en compétition #Cannes2022 qui sort en salles le   9 novembre 2022).

Close, première partie : on serait tenté de dire : J’ai vu des adolescents jouer à faire la guerre derrière un écran noir (qu’on rallume au bout de trois minutes, merci au réal), le plus souvent allongés ou pédalant en vélo parmi des champs de fleurs (si vous aimez les fleurs…) Leurs mères brillant par leur absence, leurs pères transparents. Mais des parents sympa qui respectent cette relation fusionnelle entre leurs deux ados. Tout est donc centré sur cette amitié dont on ne dira rien mais qui s’exprime par les gestes, les regards (pour ça, on est servi de gros plans du regard bleu de l’ado blond). Me vient à l’esprit qu’au départ, il me semblait que le blond serait dominé par le brun. Erreur, c’est le garçon brun qui va trinquer, le garçon blond qui drive sans le savoir des micro-événements qui vont devenir tragiques. Car c’est d’un mélodrame qu’il s’agit. Un mélo elliptique poétique jusqu’au maniérisme, parfois. 

Close, seconde partie : Ce qui a gêné les critique ciné du Cercle,  c’est que, après une césure, le film devient «normal». Eh oui…

 

Pour résumer, ce qui est original dans Close, c’est la démonstration muette (le réal utilise uniquement les corps et les images) que cette relation fusionnelle exclusive n’est pas compatible avec la société, les parents, l’école. Quand les deux ados se retrouvent dans une cour de récré, société miniature où l’on se jauge, se juge, le blond comprend qu’il va falloir changer de partition et se joindre au groupe, faire semblant, au départ du moins ; choisissant des sports physiques, violents comme le hockey sur glace. Il tombe, il se relève, il joue le jeu des vestiaires macho entre mecs. Le garçon brun, lui, refusant de se joindre au groupe d’écoliers, s’écroule…

Peut-être qu’on sous-estime l’exigence de l’amitié, sa radicalité, et qu’il est même possible qu’une amitié soit plus solide qu’un amour que des gestes auraient mutée en une autre relation moins homologuée par la société que ce qu’on veut bien en penser, en dire. 

Des ces deux adolescents, hommes fragiles en devenir, l’un n’existe que dans le duo originel, entité bicéphale coupée du monde réel, enlisé dans une relation dominé/dominant qu’il ne sait pas nommer ; dès lors, il n’aura qu’une seule solution de sortie : partir, quitter le jeu social. L’autre, plus avisé, comprendra qu’il va falloir s’adapter au monde extérieur.

En résumé, c’est un film qu’on aime mieux le lendemain que dans une salle du cinéma ; en y réfléchissant, en tentant de capter des bribes de ce qui se passe dans la tête du réalisateur, ce qu’ont certainement fait les critiques cinéma certifiés de l’émission d’autant qu’avec le dossier de presse, c’est plus facile… (Et comme ce DP, je ne l’ai pas eu, pas lu, donc, j’ai été obligée de réfléchir… Et dire qu’on allait naguère au cinéma se distraire, voire rêver…)

Close, Grand PRIX au Festival de Cannes cette année, présenté également au Festival Américain se Deauville (qui intègre désormais quelques films de Cannes dans sa programmation dont l’excellente comédie sociétale : Triangle of sadness de Ruben Östlund, PALME d’or 2022), m’a fait penser à un film, également en SO à Cannes, et présenté justement en septembre en compétition à Deauville :

The Silent twins : Tiré d’une histoire vraie, c’est l’histoire de deux jumelles vivant enfermées dans leur chambre, coupées du monde extérieur, et, en premier lieu de leur famille, qui avaient décidé de rester muettes excepté entre elles, inventant même un jargon compréhensible uniquement par elles-mêmes.

 

 

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Close

Triangle of sadness

The Silent twins

 

Diffusion

Sortie en salles : 1er novembre 2022

DIAPHANA distribution

Notre note

2.5 out of 5 stars (2,5 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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