« Delta » en compétition et « Maradona » par Kusturica, stars à la sortie des artistes


arrivée de Sean Penn pour le film « L’Echange » de Clint Eastwood en compétition mardi 20 mai, photo www.cinemaniac.fr



Senn Penn ressort de la projection le soir avec Jeanne Balibar (à gauche) et Alfonso Cuaron (à droite) du jury, photo www.cinemaniac.fr 


Encore une journée pluvieuse sur Cannes, je m’en vais voir le film hongrois en compétition à 16h : « Delta », bizzarrement, c’est très demandé, j’attends dans la file d’accès de dernière minute et mon voisin me convainc d’y renoncer, d’en sortir pour chercher une invit providentielle d’un retardataire. Un monsieur charmant me donne une place d’orchestre, c’est à dire VIP numérotée et beaucoup plus confortable, les sièges beaucoup moins tassés, comme en avion… Bref, j’exulte, c’est la première fois de la saison que je décroche une place à l’orchestre. Malheureusement, les vigiles s’emmêlent dans les entrées, celui qui veut faire passer la presse avant les invités, le collègue qui veut qu’on attende et le troisième qui persuade les deux autres de nous expédier de l’autre côté du tapis, le système de barrières faisant que pour faire 50 m en ligne droite, on en fait parfois 500 en faisant le grand tour. Soudain, les mecs de l’autre côté annoncent qu’il y a eu surbooking, encore!, que c’est complet tandis que dans la file que j’ai quitté, on vient d’ouvrir les barrières… En désespoir de cause, ce gentleman qui m’a donné une invit, ayant de surcroit du mal à marcher, sort sa carte tricolore du CNC, excusez du peu… mais un type borné le prend de haut et refuse de nous laisser passer, enfin, on fait un signe, il reste deux places, on passe in extremis, le film a déjà commencé… Les festivaliers ne tardent pas à payer leur empressement à voir « Delta », les gens vont sortir de la salle tout le long du film qui est le plus dur, fond et forme, que j’ai vu depuis le début du festival…
 

« Delta » de Kornél Mundruczo / Hongrie / compétition

sortie 4 mars 2009 



photo Filmpartners


Un jeune homme introverti et taciturne revient au pays après des années d’absence s’installer dans la région du Delta, en pleine nature sauvage coupée du monde. Il y rencontre sa soeur qu’il ne connaissait pas qui part habiter avec lui dans une cabane délabrée. La mère de la jeune fille et son beau-père tiennent un bar, seul point de rencontre de la région où les habitants vivent de façon rustre et peu civilisée. Cette relation entre le frère et la soeur va choquer les autochtones et provoquer un drame. Le beau-père ne supportant pas que sa belle-fille quitte la maison, sa réaction sera ignoble et violente. Les deux jeunes gens entreprennent la construction d’une maison sur pilotis et invitent tout le village à partager un repas de poisson…
Ce film aborde le thème de l’inceste d’une façon étrange, ce n’est pas la relation entre le frère et la soeur qui intéresse le réalisateur mais la réaction de l’entourage, leur intolérance sur ce qu’ils considèrent comme contre-nature et qui les transformés en chiens enragés. Une scène de viol marquera les esprits car elle filmée de très loin au point qu’on n’est pas certain de reconnaître le violeur qu’on devine.

C’est typiquement le film d’auteur puissance auteur avec des séquences caricaturalement auteuristes comme cette scène où deux personnages plantent deux clous pour bâtir une maison et qu’on filme ces deux clous en amplifiant la bruit du marteau, résultat, des spectateurs supplémentaires quittent la salle… Ou cette scène n’ayant rien à voir avec le style du reste du film de remontée du fleuve en bâteau avec des sortes de tableaux vivants sur une musique lyrique. Pour l’essentiel du film, c’est dépouillé à l’extrême, on parle très peu, le jeune homme, le frère, ne dit quasiment rien, sa soeur un peu plus, les gestes de la vie sont réduits à des esquisses. Le rapprochement entre le frère et la soeur est montré par touches infinitésimales, elle est malade, il pose la tortue sur son lit, son animal de compagnie, on finira d’ailleurs sur la tortue qui est la note la plus « humaine » du film. Je ne vois pas très bien à qui je pourrais conseiller d’aller voir ce film, trop c’est trop…

 


l’actrice chinoise Zhang Yiyi, photo www.cinemaniac.fr
Philippe Katerine, photo www.cinemaniac.fr


En sortant, je m’en vais à la place stratégique de la sortie/entrée des artistes derrière le palais, avec mon badge, j’ai le droit d’entrer dans cette zone jouxtant le marché du film. C’est le seconde fois que j’y vais, la première fois par hasard, et il y règne une ambiance bon enfant, les chauffeurs et les vigiles sont gentils, compréhensifs, certains d’entre eux prennent aussi des photos après leur service, je bavarde avec un projectionniste du festival qui me donne quelques tuyaux, puis avec quelques personnes ici et là. Naturellement, mon tempérament monomaniaque me fait renvoyer la conversation sur qui a vu Sean Penn etc… J’apprends qu’il a séché la séance de « Delta » aujourd’hui mais qu’il la rattrapera demain, qu’il n’a pas signé d’autographe à un solitaire fan avec sa photo sous le bras, qu’il fait à peu près tout le temps la gueule mais qu’importe, on lui pardonne tout.  19h, voilà qu’il sort de la voiture officielle à la vitesse de l’éclair, pourtant, il stoppe pour éteindre une cigarette, ensuite, une jeune fille la ramasse pour la conserver… J’ai réussi à la photographier de profil, il va à la séance de « L’Echange » de Clint Eastwood en évitant le tapis rouge. L’événement de la journée est cette montée des marches de 19h30 avec l’équipe du film dont Angelina Jolie accompagnée par Brad Pitt et plein de stars ou assimilés. Vus à la sortie des artistes : Sharon Stone, Christian Bale, Michel Piccoli, Dita Von Teese, Judithe Godrèche, Julie Gayet, Antoine et Emma de Caunes, Tchéky Karyo, Nick Nolte, Charles Berling, Aura Atika, etc… (quelques photos prises à l’entrée ou la sortie à la fin de ce billet).
 


montée des marches pour « L’Echange » de Clint Eastwood ici avec Angelina Jolie, photo L’Oréal Cannes 


Brad Pitt accompagne Angelina Jolie pour la montée des marches de « L’Echange » de Clint Eastwood, photo L’Oréal Cannes



Vers 10h du soir, j’y retourne avant le film sur Maradona, je m’apprête à tourner les talons quand Sean Penn sort vers 23h avec tout le jury (Marjane Satrapi en robe longue marron très élégante), le voir deux fois dans la journée, quelle volupté… Le bad boy préféré des françaises monte en voiture officielle avec l’actrice Alexandra Maria Lara, également au jury, tout d’argent vêtue, souriante, d’ailleurs, lui aussi esquisse un vague sourire, ma voisine me dit qu’il s’habitue à nous… Ma photo est ratée, un policier s’est moqué de moi en me disant que j’ai eu le profil droit et qu’il me manque le gauche, personne n’arrive à le photographier de face quand il fait ses allers et retours…
 


sortie  28 mai 2008

23h passées, je me précipite prendre le quart dans la file d’attente de dernière minute près du tapis rouge pour le film « Maradona » de Kusturica, je suis très en retard… Presque aussitôt, un invité tend une invitation sup dans le vide, je bondis, il me la donne, hop, je repars refaire le tour, stoppée par un type qui me filme pour une télé en me demandant de témoigner sur les invit de dernière minute, cette fois-ci, il faut faire presque un km en courant pour rejoindre la file des invités, je manque de m’asphyxier tout en craignant que ça soit encore surbooké même pour la séance de nuit de 23h30.


équipe du film pour « Maradona », photo L’Oréal Cannes 

L’ambiance de la séance sur Maradona est jubilatoire, parfois, on se croirait au stade, sur le tapis déjà, on dribble, Kusturica, Maradona du bout de sa chaussure noire cirée, ballon au pied. C’est très animé sur une musique de tango, on exhibe des maillots de l’équipe argentine ciel et blanc frappés du 10. Thierry Frémaux a l’air ravi en présentant Kusturica et Maradona depuis la scène (ce qu’on ne fait jamais pour les autres projections plus coincées). Maradona est applaudi avant même son entrée dans la salle, on le voit sur l’écran géant, il embrasse les gens, il signe des autographes, l’homme est charismatique au delà du possible. On le verra dans ce film assez génial avec la musique des Sex-Pistols (« God save the queen ») quand il marque son but légendaire (la fameuse « main de Dieu ») contre l’Angleterre (images d’archives, retour au stade, les gens l’ovationnent comme si il venait de marquer ce but maintenant!). Un but politique contre l’Angleterre car Maradona est un révolutionnaire qui défend les opprimés, les quartiers populaires dont il est issu, une enfance à jouer au foot même la nuit sans voir le ballon pour apprendre à se positionner… Sur son bras, le tatouage du Che, sur la jambe celui de Fidel Castro, avec toujours l’esprit de revanche du sud sur le nord, Kusturica fait tenir à Maradona un discours politisé, engagé qu’il tenait jusqu’alors off, comme sur Bush qu’il traite de ‘ »poubelle humaine »…Sans parler d’un savoureux mariage de l’église Maradonienne en Argentine où on vénère Maradona avec des rituels et un même un chapelet avec 34 ballons, le nombre de but marqué par Maradona!!! La BO dans son ensemble est top, l’insert des images de synthèse, d’archives, le concert de Maradona, ses rencontres avec Fidel Castro, ses confidences sur la cocaïne, seul petit bémol, on voit presque autant Kusturica que Maradonna à l’image… Néanmoins, ce film devrait avoir une belle carrière, un vrai régal, et pour les authentiques amateurs de foot, ça doit être l’ivresse…

Site officiel du film…

Sortie des artistes…

 

   
Dita Von Teese, photo www.cinemaniac.fr    
Judith Godrèche, photo www.cinemaniac.fr


Tchéky Karyo, photo www.cinemaniac.fr

  
Julie Gayet, photo www.cinemaniac.fr

    
Emma de Caunes et Virginie Couperie, ex Mme Julien Clerc, (accompagnant Charles Berling), photo www.cinemaniac.fr


Corinne Touzet, photo www.cinemaniac.fr

 

Lire ou écouter l’interview (ce mardi matin) de votre cinéblogueuse de CinéManiaCannes par Caroline Lafargue pour l’émission « C déjà le matin » sur Radio-France Bleu IDF…

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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