J3, « Ploy », « The Red awn », « With a girl of black soil », « Le Soleil se lève aussi » et « Blood brothers »

Depuis hier, la pluie, la ville désertée, de rares voitures qui circulent, aujourd’hui encore, la plage de Deauville sous la pluie (photo), mais les interviews démarrent dans le hall des grands hôtels, ça s’anime. Heureusement, au village Asia, tout est cool, les sacs japonais, les écharpes indiennes seventies, les vestes chinoises en velours, le Ginseng rouge et le Baume du tigre, le Manga café et le bar à sushis (délicieux quoiqu’un peu chers mais on peut boire un jus de Lychee ou de Mangue avec des boules de coco ou des gâteaux à la banane). 


tentative de Planches entre deux projections…

Aujourd’hui, trois films en compétition et deux films hors compétition dont l’hommage à l’acteur réalisateur chinois Jiang Wen avec l’excentrique « Le Soleil se lève aussi » en soirée. Côté compétition, ce matin, un film thailandais, chronique Antonionienne du couple, « Ploy » de Pen-ek Rantanaruang. Pour ces deux films vus auparavant en avant-projection, lire mon billet précédent avec les critiques…


« Le Soleil se lève aussi » de Jiang Wen (Chine) /hors compétition
« Ploy » de
Pen-ek Rantanaruang (Thaïlande) / compétition
           

« The Red awn » de Cai Shangjun (Chine) / compétition
Cai Shangjun présentant son film au CID



Dans l’après-midi, deux portraits de père (qui font trois avec le film d’ouverture « Beyond the years »). « The Red awn », film chinois de Cai Shangjun : un père prodigue revient au village après 5 ans de disparation, sa femme est morte, son fils, qu’il a abandonné à son sort, l’a déclaré mort au commissariat… Le père et le fils vont tenter de se retrouver pour mieux se séparer ensuite, selon la loi de la nature, à l’occasion d’aller faire ensemble les moissons. Champion hors catégorie du cadrage parfait et de la composition des plans, le réalisateur concocte un film hyperpictural qui a ravi pas mal d’esthètes, si j’en crois les applaudissements à la fin de la projection. Pour ma part, ce père maladroit, plaintif et culpabilisant ne m’a pas séduite…
 


photo du film « The Red awn »

« With a girl of black soil » de Jeon Soo-il (Corée du sud) /compétition

sortie : 11 février 2009
Yu Yun-mi, l’actrice de 12 ans héroïne du film, venait d’arrivée de Corée pour présenter le film au CID



En revanche, le film coréen de 18h30, « With a girl of black soil » de Jeon Soo-il, pourrait bien obtenir un prix, à mon avis… Un père, mineur de profession, élève seul deux enfants, une petite fille d’une dizaine d’années et un garçonnet de 11 ans handicapé mentalement. Mélo sobrissime de la veine Zola sur le fond, les wagonnets et la mine grise et noire du sous-sol, la neige du climat rude de l’extérieur, la spirale du malheur s’abattant sur cet homme, malade, chômeur, qui sombrera dans l’alcoolisme sans se plaindre, la petite fille portant la famille ou ce qu’il en reste à bout de bras avec ses moyens, le petit frère qu’il faudrait envoyer dans un institut spécialisé…  Mais sur la forme, un film traité en sous-nuances, anticouleurs, en sous-jeu des interprètes, c’est bouleversant de dignité, de silence et de beauté. Le réalisateur accompagné de l’actrice de douze ans est venu présenter le film, une poupée en robe de satin jaune et casque de cheveux noirs (photo), surdouée comme on le voit dans le film…

photo du film « With a girl of black soil »


« Blood brothers » d’Alexi Tan (Hong-Kong) / hors compétition
voir le trailer sur le site officiel…



Enfin, ce soir, 23h30, après multe retards accumulés, le repos du festivalier avec un premier film d’un réalisateur Hong-Kongais coproduit par John Woo, « Blood brothers » d’Alexi Tan : un film too much et un peu bancal, surchargé en références et hétérogène, mais sympa, vivant, débordant d’amour du cinéma, qu’on pourrait résumer en une formule caricaturée : Johnnie To revisite « Cotton club » de Coppola tranposé dans le Shangai des années 30 où les revues glamour dansent le charleston sur la scène du « Paradise club ». Des défilés de tueurs vêtus comme Alain Delon dans « Le Samourai » de Melville tournant souvent au défilé de mode, avec un zeste d’allure western italien, mais ils sont si beaux ces tueurs avec leurs manteaux gris et leur Borsalino assorti que c’est un vrai plaisir de se faire descendre!!! Beaucoup d’histoires d’amour aussi en insert autour de la belle Lulu (qui rêve de devenir actrice), véritable bombe dont la première apparition en robe mordoré lamé électrise le héros monté de sa province faire fortune avec ses deux amis d’enfance mais aussi le tueur à gages number one, bras droit de son caïd de mari, et le spectateur! Un film grand public sans ligne de tir bien définie, si on peut dire, mais néanmoins très agréable à regarder surtout dans le cadre de cette sélection 2008 plutôt lugubre pour le moment…
 

 

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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