«La Nuit du 12» : police intime #Cannes2022
Pitch
Après l’horrible assassinat d’une jeune fille, la police est peu à peu obsédée de n’a pas trouver le coupable…
Notes
Une jeune fille rentre chez elle tout en appelant sa meilleure amie au téléphone. Elle aperçoit une ombre. Le spectateur suppose qu’elle l’a furtivement reconnu car elle est surprise. Ou alors surprise que quelqu’un l’ait suivie en silence. La jeune femme n’a pas le temps de réfléchir longtemps car l’inconnu lui jette de l’essence au visage et met le feu.
Les policiers retrouvent son cadavre calciné.
Ce film, polar noir, profondément humain, est à hauteur de la vie et des problèmes d’une équipe de police dans un commissariat à effectif masculin. Pas de femmes flic qui se la jouent. Des hommes, désolés, choqués, en proie à l’obsession de ce crime qu’il n’arrivent pas à élucider. Désolés d’avoir à prévenir les parents de C. Choqués par ma méthode ignoble du tueur. Obsédé, pour leur chef, par ce crime pour lequel l’équipe va chercher en vain le coupable.
Ce qui entraîne une enquête de voisinage, une plongée dans la vie privée de la victime qui accumulait les aventures (et, là, un peu d’humour involontaire dans le noir profond du récit : le profil de certains des amants de C, leur désinvolture, leur cynisme, leur égoïsme, car il semble qu’aucun ne soit désolé de son assassinat. Exemple d’un type, un poil plus odieux que les autres, répondant quelque chose du genre «ouais, je faisais une pause avec ma copine, alors…»
J’ai lu quelque part qu’on comparait le film aux films qui traitent de l’intimité d’un commissariat de police comme «Le Petit lieutenant» de Xavier Beauvois où «L127»ds Bertrand Tavernier (oui, un peu, le thème est le même), voire «Polisse» de Maïwenn (pas du tout, rien à voir). Parce que «La Nuit du 12» est un film unique avec son équipe de mecs qui ont leurs problèmes aussi… Comme Bouli Lanners, tellement humain, c’est à en pleurer (quel comédien génial!) que sa femme trompe et qui finira par dormir au commissariat, puis, chez son collègue quasi-mutique, celui le plus obsédé par cette affaire où les témoins se multiplient, les confidences de la meilleure amie de C aussi (surtout sur les amants de cette dernière) mais on n’avance pas…
Avec ce trop plein de révélations qui en apprennent beaucoup sur la victime sans mener nulle part. Avec ce noir teinté d’un brin d’humour.
Dans ce film, l’intrigue, pourtant obsédante pour les flics, est secondaire. Le sujet, ce sont les hommes, ces policiers qui ne comptent pas leurs heures (cf. La scène où un nouveau demande si on compte les heurs sup), leurs relations humaines (le travail, la vie privée). Ce n’est pas tant ce meurtre gangrainant le cerveau du chef de la police, et, des autres aussi, par ricochet, ce sont les hommes, leurs faiblesses, leurs limites, leur courage, qui intéressent le réalisateur. Et le spectateur aussi, donc.
Oui, ce film méritait tellement sa sélection au festival de Cannes, sauf qu’il n’était pas en compétition mais dans une section créée récemment, Cannes Première, qui regroupe les films qu’on n’a pas pu intégrer dans la SO compétition, faute de place… (une sorte de banc de touche…)
C’est un des films qui vous rappellent pourquoi vous aimez le cinéma. D’autres films sortent désormais en été*, que, seuls les parisiens verront le jour de leur sortie, les autres attendront… Ce fut mon cas mais, chanceuse, j’ai pu le voir le 20 juillet (le film est sortie en salles le 13 juillet 2022).
*Ennio, Peter Von Kant, As Bestas, etc.
«La Nuit du 12» (Dominik Moll, 2022), sorti auj 20/07. Un film qui vous rappelle pourquoi on aime tant le cinéma. Admirable à tous points de vue.❤️ Drame, polar, obsession pour un crime non résolu, traité quasi-exclusivement du point de vue humain. @hautetcourt #Cannes2022 pic.twitter.com/PaDUHI1NgM
— Cinémaniac/Camille M (@Cine_maniac) July 20, 2022
Et aussi
Diffusion
LA NUIT DU 12
sortie en salles 13 juillet 2022
Distribution Haut&Court
Notre note
(5 / 5)
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