« L’Insoumis » : Delon/Cavalier : une rareté sur Arte

focus film/TV Alain Cavalier, 1964, diffusion 20 mars 2017

Pitch

Sur fonds de guerre d'Algérie, un ancien soldat déserte, engagé pour une mission par l'OAS, il s'échappe...

Notes

Alain Cavalier s’est plutôt appliqué à faire le portrait d’un homme que de parler de la guerre d’Algérie, encore moins de donner son avis sur le conflit, il veut montrer les dégâts humains d’une guerre injuste pour tous les partis en se focalisant sur Thomas (Alain Delon), ancien soldat, déserteur mais qui a conservé le respect de la hiérarchie, que son ex-commandant, engagé activement dans l’OAS, appelle pour une mission pourrie qu’il lui paye très cher : c’est le prix de son retour en France car Thomas n’en peut plus. Il s’agit de séquestrer dans un appartement vide une avocate huit jours durant en compagnie d’un pied-noir borné qu’il va être obligé de le tuer pour porter assistance à l’avocate, enfermée dans une salle de bains. Poursuivi par une spirale de mort qui ne le lâchera plus, Thomas a déserté après qu’il n’ait pas pu sauver un camarade. Engagé par son ex-commandant, un des chefs de l’OAS, il va s’échapper une fois de plus, l’avocate libérée grâce à lui, il est poursuivi jusqu’en France par les membres de l’OAS, qu’il a trahi.

"L'Insoumis"

« L’Insoumis »

Alain Cavalier va ensuite adjoindre au récit une histoire d’amour impossible entre Thomas et Dominique/l’avocate (le charme de Léa Massari). Traqué par les membres de l’OAS qui veulent sa peau, sur l’interminable chemin du retour chez lui (il n’a pas vu sa fille depuis six ans), Thomas s’arrête descend du train à Lyon et sonne à son cabinet d’avocate. Cet homme condamné par l’armée et l’OAS s’offre-a-t-il un peu d’amour avant une mort programmée?

 

Et aussi

C'est un film de 1964 compliqué à comprendre de nos jours si on part de l'idée qu'Alain Cavalier voulait nous parler de la guerre d'Algérie, un conflit qu'il n'utilisera ici qu'en arrière-plan. Néanmoins, le contraste est saisissant entre la sensualité d'Alger et la froideur de la France. Malgré la force des conflits et la lutte à mort entre les partisans de l'Algérie française et les autres (jamais on ne parle du FLN par opposition à l'OAS, ce qui fait que le spectateur d'aujourd'hui ne peut pas comprendre les enjeux), le soldat Thomas Vlassenroot conserve la nostalgie de la douceur de vivre, de la chaleur, des petits bistrots d'autrefois à Alger la Blanche, de sa petite amie, Maria, qu'il a été obligé de quitter. L'arrivée en France est une douche froide. Cela, le film le montre très bien. [caption id="attachment_16866" align="aligncenter" width="385"]"L'Insoumis" "L'Insoumis"[/caption] Alain Delon a toujours aimé ces rôles d'homme condamné à une mort proche et inéluctable que d'une certaine façon son personnage l'accepte, allant presque au devant de l'issue fatale et finale. PS. Thomas Vlassenroot, le nom du personnage, signifie "racine du lin", le lin étant la matière dont on faisait les suaires... Thomas, tel Saint-Thomas, observe...  l'enchaînement inévitable des événements, sachant confusément qu'il est destiné à mourir.

Diffusion

Difusion sur ARTE le 20 mars à 22h50

rediff sur ARTE+7 durant 7 jours

Ce film fait partie de la programmation ARTE du Printemps du polar

Le printemps du polar 2017 sur Arte cinéma

Notre note

4 out of 5 stars (4 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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