Mois 100% Vampires sur Ciné+Frisson : mordus

16 octobre 2011

Cinexpert Camille Marty-Musso

Diffusion Ciné+Frisson octobre/novembre 2011

Les vampires, revenants tragiques obligés de se nourrir du sang humain pour survivre, créatures de l’ombre en miroir de notre société, inventées par des écrivains du XIX° siècle, occupent encore et toujours une place de choix aujourd’hui sur les écrans de cinéma.

Le mythe du vampire, créature légendaire se nourrissant du sang des vivants, prend naissance en 1725 dans les Balkans, en Serbie, où il est assimilé à un revenant « de corps », « en linceul », par opposition aux fantômes et aux esprits. Deux ouvrages le rendent populaires : « The Vampyre », paru en 1817, de John Polidori, médecin personnel de Lord Byron qui inspira son héros mort-vivant et « Dracula » de l’irlandais Bram Stocker paru en 1897. Un comte Dracula qui sévit encore aujourd’hui…

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On doit à l’Allemagne du cinéma muet les deux films fondateurs qui transfusent le comte Dracula dans l’histoire du cinéma : « Vampyr » de C.T. Dreyer (1932) et surtout « Nosferatu » de F.W. Murnau (1922). L’Amérique, contaminée à son tour, embraye avec le » Dracula » de Tod Browning (1931) interprété par Bela Lugosi : le film connaît un si grand succès que le personnage du comte des Carpates inspirera suites, plagiats et parodies.

L’apparition de la couleur au cinéma à la fin des années 50 ouvre de nouvelles possibilités pour les cinéastes. La Hammer Films en profite pour imposer la vision d’un vampire moderne où Christopher Lee incarne un Dracula à forte charge sexuelle avec « Le Cauchemar de Dracula »(1958) de Terence Fisher. L’école esthétique de l’érotisme gothique de la Hammer Films va perdurer jusqu’aux années 1970.

Dans les années 1980 et 1990, les vampires investissent le cinéma de genre : le western (« Aux frontières de l’aube » de Kathryn Bigelow, 1987), la comédie (« Génération perdue »de Joel Schumacher, 1987), le film noir (« Innocent blood » de John Landis,1992). Cependant, certains cinéastes restent fidèles à la vision romantique classique du vampire comme Francis Ford Coppola avec son « Dracula » (1992), ou Neil Jordan avec le magnifique « Entretien avec un vampire » (1994), duel, duo, Tom Cruise, Brad Pitt, programmé sur Frisson en octobre.

MOIS 100% VAMPIRES - MORDUS

Les années 2000 tentent l’intégration du vampire au sein de la société humaine. Et la chaîne Ciné+ Frisson a choisi de programmer en octobre surtout des films des années 2000 : « 30 Jours, 30 nuits » (2008), film néo-zélandais de David Slade, se passe en Alaska où un groupe de vampires, ayant envahi la région, s’apprête à éradiquer toute présence humaine lors de de la période annuelle d’un mois sans soleil. « L’Assistant du vampire » (2009) de l’américain Paul Weitz, où, un adolescent est transformé en vampire lors d’un tour dans un cirque ambulant exhibant des monstres, raconte l’apprentissage de la condition de vampire malgré lui d’un être humain. « Blood, the last vampire » (2007), film français de Chris Nahon, est l’adaptation du Manga éponyme et du film d’animation japonais réalisé en 2000 par Hiroyuki Kitakubo. « Thirst » du génial réalisateur coréen Park Chan-wook est un cas particulier avec une vision pervertie de la légende du vampire : parodique, allégorique (la maladie), comique absurde où un jeune prêtre coréen se porte volontaire pour tester un vaccin et s’inoculer un virus mortel, puis, revient à la vie grâce à une drôle de transfusion qui l’a transformé en vampire.

Le mois d’octobre 100% vampires se prolongera en novembre avec notamment le film finlandais « Morse » (2008) de Thomas Alfredson au succès international, déjà culte à sa sortie, et un inédit canadien « Grace » de Paul Solet où une jeune femme enceinte, victime d’un accident grave, perd son bébé qui revient à la vie après l’accouchement. Mais aussi la rediffusion de deux documentaires, « Vampire, mythe ou réalité » (2008) de François Freynet, « Blood sucking cinema » (2007) de Barry Gray avec John Carpenter, John Landis, Joel Schumacher.