« Miwa, à la recherche du lézard noir » : radiographie d’une icône du cinéma japonais, documentaire inédit sur CinéCinéma

CinéCinéma Club, diffusion 22 janvier 2011

En 1968, période charnière du cinéma japonais avec l’arrivée de la nouvelle vague menée par Oshima, le film « Le Lézard noir » fait un tabac au Japon, à l’affiche deux ans durant. Produit par les célèbres studios Shochiku, « Le Lézard noir » a déjà été monté auparavant au théâtre vers 1962, adapté par Mishima. Au centre de ce double événément, l’acteur Akihiro Miwa qui a créé au fil du temps son propre personnage : Miwa. Jeune homme frêle et petit (1,61m) qui avait remarqué qu’habillé en homme, on ne le regardait pas mais qu’habillé en femme, il déchainait les passions, Miwa choisit l’habit féminin et devient le symbole de la femme fatale au cinéma, notamment dans « Le Lézard noir » réalisé pa Kinji Fukasaku, cinéaste peu connu à l’époque, qu’impose Miwa. Les studios Shochiku remettent ça en 1969 avec « La Demeure de la rose noire », mélodrame amoureux.
—–


Miwa, actuellement en tournée pour au Japon pour un show autobiographique, est interviewé longuement chez lui pour ce documentaire inédit réalisé par Pascal-Alex Vincent (« Donne-moi la main », 2009). En robe rouge coquelicot, cheveux jaune citron, son nouveau look (autrefois brune fatale), Akihiro Miwa a traversé trois époques du cinéma, avant, pendant, après la nouvelle vague, récupéré aujourd’hui par Miyazaki (« Princesse Mononoke », « Le Chateau ambulant ») et Kitano (« Takeshis ») qui vient du cabaret comme lui. Mais dans l’intervalle, Miwa dont l’étoile est Edith Piaf depuis l’enfance, a appris le français, et interrompu sa carrière au cinéma pour se lancer dans la chanson réaliste engagée, retrouvant pour un temps des vêtements d’homme, avec un succès national qu’il  a composé lui-même « La Chanson de l’ouvrier ». De facture classique, ce documentaire est intéressant aussi parce qu’avec la trajectoire atypique de Miwa, on traverse presque toutes époques du cinéma japonais.
 

  

Egérie de nombreux artistes, dont l’écrivain Yukio Mishima, follement amoureux de lui, ou le cinéaste expérimental Shuji Terayama (« Jetons les livres et sortons dans la rue », 1971), femme fatale au cinéma, acteur, actrice, pour le théâtre underground, chanteur réaliste, Akihiro Miwa a ouvert la voie du personnage androgyne transgenre précurseur d’un David Bowie ou Boy George.

 


« Miwa, à la recherche du lézard noir » de Pascal-Alex Vincent (2010)
Diffusion sur CinéCinéma Club le samedi 22 janvier 2011 à minuit

 

Mots clés: , ,

Partager l'article

Lire aussi

Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas publié. Remplissez les champs obligatoires (required):

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Back to Top