Ouverture du Festival du cinéma brésilien à Paris + « L’Année où mes parents sont partis en vacances »/Avant-Première

 

Francis Huster et Rufus

Francis Huster et Rufus

 

 

Patrick Braoudé et Francis Huster

Patrick Braoudé et Francis Huster


site sur Francis Huster…

Francis Huster et Rufus

Francis Huster et Rufus



Rufus, Emmanuelle Bercot et patrick Braoudé

Rufus, Emmanuelle Bercot et patrick Braoudé



Ouverture du festival du cinéma brésilien à Paris ce soir au cinéma l’Arlequin en présence de Francis Huster venu remplacer sa femme Cristiana Reali d’origine brésilienne, marraine du festival, de Rufus et des réalisateurs Patrick Bradoué et Emmanuelle Bercot (« Backstage ») pour le jury. L’ambiance est cool comme le Brésil, le cinéma Arlequin bondé, la salle déborde, les organisateurs doivent céder leurs sièges, ça démarre fort ! Je suis personnellement assise à côté des deux voisines très sympa avec qui je fais connaissance, ce qui ne risque pas de m’arriver avec des voisins français dans un festival français…Une charmante jeune femme travaillant dans la branche distribution de films Jangada (association organisatrice du festival) et une bavarde journaliste de Sao Paolo débarquant de Londres pour la soirée et qui me présentera ensuite à la réalisatrice brésilienne, Angela Patricia Reiniger, en compétition dans la section documentaire avec le film « Trois Frères de sang». La nouveauté de ce 9ième festival, c’est une quinzaine de jours au lieu de huit avec la semaine du film de fiction du 25 avril, ce soir, au 1er mai au cinéma L’Arlequin et la semaine du film documentaire du 2 au 8 mai au cinéma Latina. Je ne crois pas m’avancer beaucoup en disant que Francis Huster est aux anges quand il prend le micro pour dire qu’il voit une salle qui représente l’avenir, plaisantant en remplaçant son épouse « je sais aujourd’hui ce que ressent François Hollande avec Ségolène Royal… », il aime ce cinéma avec sa rage intérieure, dont les actrices lui rappellent celles du néoréalisme italien, loin des stars maquillées, sophistiquées, il cite Anna Magnani, Sofia Loren, il aime ce pays qu’il a épousé, son énergie, sa volonté et sa quête de bonheur. Mais il ne dit pas qu’il aime aussi… le football et il va être servi sur un plateau avec le film d’ouverture «L’Année où mes parents sont partis en vacances» de Cao Hamburger, l’histoire d’un petit garçon sous la dictature pendant l’été d’une coupe du monde qui verra le Brésil champion du monde pour la troisième fois en 1970 à Mexico avec le roi Pelé. Présenté ce soir par son acteur principal Germano Haiut.

  

Programme du festival…Tableau des horaires de films sur le site de Jangada…

 

 

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"L’année où mes parents sont partis en vacances" (On ano em que meus pais sairam de ferias") de Cao Hamburger.

Pendant la dictature militaire de 1970 au Brésil, Mauro, 12 ans, vit avec ses parents à Porto Alegre, adolescent sans problème particulier que la préoccupation de la prochaine coupe du monde. Ses parents, obligés de fuir le régime et le pays, décident de l’emmener vivre un certain temps chez son grand-père à Sao Paolo. La fuite des parents de Mauro est si précipitée qu’ils le déposent simplement devant l’immeuble tristounet de la banlieue populaire et cosmopolite de Bom Retiro à Sao Paolo où habite son grand-père. Malheureusement, le vieil homme est mort la veille en rasant un client dans son salon de coiffure. Recueilli momentanément par Shlomo, un voisin habitant le logement mitoyen et employé de la synagogue, vieil homme tatillon et grognon, Mauro est pris en charge par un peu toute la communauté, majoritairement juive pratiquante. Bien qu’il décide ensuite d’habiter seul dans l’appartement vide du grand-père, la communauté veille sur lui. La nouvelle copine de Mauro, l’effrontée Hannah, dont la mère tient une boutique de vêtements, lui apporte des victuailles et le présente aux gamins du quartier.

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Tourné en numérique comme la plupart des films en compétition à ce festival et d’autres, le film a une image un peu rude à laquelle il faut désormais s’habituer. Cependant, outre la tendance à l’inflation de gros plans dans ce cinéma nouveau, on remarque un don du réalisateur pour le mouvement, et on n’est pas étonné ensuite de voir au générique à la coproduction du film le réalisateur Fernando Meirelles, auteur du génial « La Cité de Dieu » et « The Contant gardener », passé maître du mouvement.

Le point de vue du film est celui d’un enfant qui subit les conséquences de la dictature sans rien y comprendre que l’absence de ses parents, son déménagement difficile dans une ville inconnue et les allées et venues louches d’adultes fuyant ou se cachant, parlant à voix basse. Les événements historiques en eux-mêmes sont très peu montrés, ce n’est pas le sujet du film mais la trame. En revanche, la religion football est déclinée depuis les jeu de football-puce avec des jetons jusqu’à la finale de la coupe du monde de Mexico, Italie-Brésil (pour les amateurs, images d’archive du match avec Pelé), en passant par des matches amateurs dans le quartier. Le père de Mauro lui ayant toujours dit que tout le monde peut faire des erreurs en football sauf le gardien, sa vocation ne tarde pas à poindre : il sera gardien de but. S’en suivent des images qui démontrent bien le sens du mouvement du réalisateur avec Mauro sautant sur son lit et partout dans sa chambre en mimant des arrêts de ballon. Car le projet majeur de Mauro n’a pas changé, c’est de sa nouvelle vie et son nouveau quartier qu’il regardera la coupe du monde tant attendue à la télé.

Le film oscille entre humour et émotion, souvent drôle, son scénario piquant est pourtant mis à mal quelquefois par des scènes tournant un peu en rond, c’est un peu le contraire des comédies françaises sans scénario qu’une idée à diluer une heure 30 mais expert en remplissage, ici, on manque parfois un peu de contenu dans le milieu du film, le début démarrant fort. Dans l’ensemble, c’est tout de même un film très sympa à regarder, avec des images plutôt novatrices au service d’une histoire pavée de bons sentiments, un peu mélo mais pas trop.

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Prix du public au dernier festival de Rio de Janeiro, en compétition à Berlin cette année, ce film sera distribué en France prochainement.
Seconde projection du film à Paris cinéma l’Arlequin, rue de Rennes (6°) métro Saint Placide ou Saint Germain le samedi 28 avril à 18h00.

Sur le cinéma du Brésil, lire aussi sur le blog :

Glauber Rocha et le cinema novo, critique du film "Antonio das mortes"…

"Barravento, le premier film de Glauber Rocha"…

 

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zoliobi

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