Poison conjugal dans « Married life et « Hellboy 2 » en soirée

 


les faiseurs de smoothies au lounge bar du village US

Après l’éprouvante météo de la journée d’hier, subsistait aujourd’hui un vent en rafales montant en neige le sable de la plage de Deauville mais ce rayon de soleil inespéré a poussé les riverains, festivaliers, et autres pélerins deauvillais à s’aérer sur les Planches, et c’était davantage pour déjeuner au Bar de la mer ou au Bar du soleil qu’on faisait la queue que devant les salles de cinéma… J’ai donc suivi le mouvement pour inspirer un bol d’air iodé du large… depuis un transat sous un parasol fermé pour cause de vent violent… séchant la projection de 15h au casino où on passait « Meurtres à l’Empire state building », une parodie de films noirs qui sont pourtant ma tasse de thé sauf que je prends le film noir infusé et très au sérieux, presque au premier degré, pas l’envie d’en rire…
Vers 18h, on annonçait un mari ayant l’intention de tuer sa femme pour l’empêcher de souffrir quand il la quitte pour une autre, « Married life », un polar tordu comme j’M, mais le film d’un réalisateur (trop) cinéphile, débutant comme un Hitchcock, et s’effilochant ensuite en drôle de comédie trop peu policière jusqu’à un improbable happy end, s’est avéré bien tiède…



sobre présentation de « Married life » par le réalisateur Ira Sachs au CID à 18h




(sortie du film en salles : 24 septembre 2008)


Un homme qui trompe sa femme avec une femme nettement plus jeune ne recherche pas systématiquement des années en moins et autant de sexe en plus quand justement chez lui le credo de l’épouse au foyer est « love is sex » et réciproquement. Si Henry aime à la folie la belle Kay, ravissante jeune veuve sophistiquée, c’est parce qu’elle est amoureuse de lui et l’autorise à se comporter de manière romantique, à la combler de cadeaux, d’attentions. Convoquant son meilleur ami Richard, le narrateur séducteur (récit en voix off en pointillé), Henry lui confie qu’il va divorcer et épouser Kay. Malheureusement, Kay débarque dans le bar où se passe la scène et séduit malgré elle le séducteur. Berné par l’amitié, Henry demande à Richard de tenir compagnie à Kay qui se sent seule dans son petit cottage près de leur maison de campagne où il passe les WE avec son épouse Pat. Perverti par sa convoitise, Richard donne des conseils perfides à Henry comme ne pas quitter Pat qui en mourrait de chagrin. Un argument qu’Henry va prendre au pied de la lettre en cherchant à empoisonner sa femme pour qu’elle ne souffre pas quand il la plaquera pour une autre.

Démarrant un peu comme un Hitchcock avec l’homme au physique de mari idéal se comportant comme un assassin, la blonde feu sous la glace à chignon sage Grace Kelly, le décor fin des années 40, le film évolue pas à pas vers la comédie dont il n’affichait pas la couleur au top départ sauf peut-être le générique pimpant. Pavé de mauvais sentiments, le film joue sur le vaudeville des situations et la candeur de ses acteurs lisses, anti bad boys, le beau Pierce Brosnan (déjà vu hier en ouverture dans une comédie « Mamma mia ») étant le parfait prototype du contre-emploi de salaud. Parti pour tuer sa femme afin de lui épargner les souffrances de la répudiation, un homme, frustré de romantisme et de sentiments emphatiques, se rend compte en bricolant un crime raté qu’il n’est pas aussi malheureux qu »il le croyait en ménage… ce qui est d’autant plus méritoire que son meilleur ami vient de lui piquer sa maîtresse trop belle pour lui et que son épouse, pour laquelle il s’inquiétait, s’est révélée dans l’intervalle également adultère à ses heures. Lourd et théâtral, on dirait une pièce de boulevard rétro égarée dans le rayon Série noire…



extérieur Planches cet après-midi…

Entre parenthèses entre plage et ciné, visite du nouveau lounge bar du village US décoré vaguement seventies blanc matiné de zen vif ,vert et jaune drapeau brésilien, avec des poufs sur le sol, des tables basses et des smoothies à déguster au bar et même une petite terrasse sur une pelouse synthétique, que du bonheur…Mais le spectacle se passait aussi, surtout, dans le hall de l’hôtel Royal à l’heure des dîners en ville, cocktails privés et autres plans VIP : Samuel L. Jackson, que la ronde des gardes du corps laissait présager l’arrivée imminente parmi les consommateurs privilégiés du lieu (certains plus ou moins people) faisait soudain du lèche-vitrine devant la bijouterie du palace, peut-être même du shopping, qui sait… Attendu dans un corner du bar privatisé pour l’occasion, Samuel L. Jackson, jean délavé et veste de jogging, casquette sombre vissée sur le crâne, s’apprêtait à s’asseoir avec tout le monde… quand on le poussa avec tact vers le carré VIPsé… Pendant ce temps, le hall de l’hôtel s’était empli d’une foule de curieux dissimulés derrière leurs invit de la soirée de « Hellboy 2 » dont on savait qu’il n’y aurait pas la moindre star du film sur le tapis, Ron Perlman annoncé, puis annulé, sauf un pack d’invités de marque extérieurs au film, d’après la rumeur. Au final, sur le tapis du 21h, quelques hommes d’exception… dont Claude Lellouch, Edouard Molinaro, Laurent Boyer, Mathieu Kassovitz qui présentera en fin de semaine prochaine le seul film français du festival « Johnny mad dog » dont il est le producteur, lauréat du prix Michel d’Ornano, ce film choc et novateur, déjà présenté à Cannes en mai dans la section Un Certain regard, donne un salvateur coup de pied dans le train-train nombriliste d’un certain cinéma français.
 


(sortie du film en salles : octobre 2008)
critique du film très prochainement sur le blog…
 

Programme du dimanche 7 septembre à Deauville, idées…A 15h le documentaire « Tyson » au cinéma du Casino. A 17h, un choix difficile : « Max la menace » au CID ou « Wanted and desired », le documentaire sur Roman Polanski au cinéma du Casino. A 20h, avant-première sur invitation au CID de « Lakeview terrace » en présence de Samuel L. Jackson dont la conférence de presse aura lieu à 14h30.

Côté Nuits américaines au cinéma Le Morny, on note à 23h un film assez rare, le premier film de Clint Eastwood en tant que réalisateur « Play Misty for me » (« Un Frisson dans la nuit »).

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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