
Retour a la bien-aimée : passion triste

Pitch
Un pianiste, jadis renommé, brisé par le départ de son épouse, est devenu un musicien obscur.
Notes
Troisième et dernier film (rare) d’un cinéaste complexe, incompris du public mais apprécié de la critique, réalisé après M comme Mathieu (1973) et Le Jeu du solitaire (1976),
Dans Retour à la bien-aimée, on retrouve Jacques Dutronc, quasi-mutique, dans un registre introverti (dans lequel il excelle (cf.L’Important, c’est d’aimer de Zulawski) et Isabelle Huppert, objet du désir hébété de son ex-mari, en poupée sophistiquée, maquillée, indifférente aux événements.
Autrefois, concertiste réputé, Julien est devenu un pianiste obscur (on le découvre en ouverture accompagnant au piano un cours de danse), brisé par la rupture avec Jeanne, son ex-épouse, qui a ensuite épousé un médecin. Une rupture qui vire à l’obsession…
Afin que leur fils ne change pas de lieu de vie, Julien avait prêté sa maison de famille, héritée de sa grand-mère, à Jeanne et son nouveau mari qui, désormais, y habitent. Ce dernier y a même installé son cabinet médical.
Quand leur fils trouve un cadavre dans la propriété, Jeanne appelle Julien au secours. Un triangle bancal se forme alors autour du petit garçon.
Drame de la passion pour une femme-enfant silencieuse qui se laisse aimer par les deux hommes dans une grande maison où n’a rien changé sauf le départ de son ex-mari pour un nouvel époux.
Jeanne demeure le mystère de ce film à faux suspense. Pourquoi a-t-elle quitté Julien? Pourquoi prendra-t-elle soudain son parti? L’aime-elle encore ou aime-t-elle le souvenir et la persistance de cette passion extrême dont elle fut et demeure l’objet?
Le flou des personnages, la brume des extérieurs, l’omniprésence d’une musique classique lyrique en sourdine, laissent une sensation d’un film dépressif sur une passion triste, dévorante, subie comme un cancer incurable.
Excepté l’opacité vertigineuse et vénéneuse de la femme aimée, l’intrigue n’a pas d’importance…
Retour à la bien-aimée (JF Adams, 1979) avec I.Huppert et J.Dutronc ; troisième et dernier film (rare) d’un réalisateur complexe, incompris du public ; après M comme Mathieu (1973) et Le Jeu du solitaire (1976), il mettra fin à ses jours à 42 ans. @ARTEfr ce soir 22h45 pic.twitter.com/9dseDELvOf
— Cinémaniac / CNM (@Cine_maniac) November 28, 2022
Et aussi
Peu après ce film, le réalisateur mettra fin à ses jours à 42 ans.
JF Adam avait été l’assistant de Truffaut et Melville, et avait aussi interprèté des petits rôles (notamment chez Pialat).
Marié à la ville à Brigitte Fossey, son suicide la laissera brisée pour longtemps. Leur fille, Marie Adam, est comédienne.
Diffusion
Première diffusion du film : 28 novembre 2022 sur ARTE
A revoir en replay sur arte.tv
ou
Prime vidéo ou CanalPlus (abonnés)
Notre note
(3,5 / 5)
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