J1, Ouverture du 10° festival du film asiatique : « »Beyond the years »


plage de Deauville, mercredi 12 mars 2008
(sortie juillet 2008)

« Beyond the years » , photo Mars distribution
Très vite, Dong-ho apprend que sa soeur est devenue aveugle après une potion concoctée par leur père qui l’a ainsi empoisonnée pour la garder auprès de lui, pire, le père, ou père adoptif, comme on le verra plus tard, aurait nourri des désirs coupables vis à vis de Song-hwa. Le père, resté seul avec sa fille, va donc lui enseigner le chant au plus haut niveau, espèrant qu’elle décrochera la célébrité qu’il n’a pas eue. Le sujet du film, au delà de l’horreur que peut inspirer le personnage du père, peut être : jusqu’où faut-il ou peut-on aller dans le sacrifice pour pratiquer son art, le chant en l’occurence, voire pour décrocher la gloire? Car Song-hwa n’en veut pas à son père, ni à personne, se comportant comme une sainte, un pur esprit, le chant l’habitant tout entière. Dans l’intervalle, Dong-ho, devenu percussionniste, a retrouvé sa soeur mais s’est laissé séduire par une chanteuse de bar dont il a eu un fils, Song-hwa est devenue la concubine d’un vieillard qui aime son chant. De ruptures en retrouvailles, Dong-ho et Song-hwa, élevés comme frère et soeur par la volonté de leur père, vivent un amour inavoué en pointillé, un amour aussi pur que leur vie a été entâchée et que tout condamne au départ mais Dong-ho ne renoncera pas…

Servi par des images magnifiques, de longs panoramiques sur des paysages zen appelant la méditation, le film demeure aride et difficile d’accès, non seulement à cause du sujet qu’il faut transcender pour accéder à l’histoire d’amour centrale, mais aussi pour les chants traditionnels coréens (Pansori*) qui jalonnent le récit, un genre pour lequel le spectateur occidental est profane. Un film qui se mérite…*Pansori : chant traditionnel coréen qui raconte une histoire, une sorte d’opéra avec un chanteur soliste et un accompagnateur joueur de tambour (puk), un spectacle qui peut durer jusqu’à 8 heures.

(CinéManiaC, In the Mood for cinéma, La Plume et l’image)
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