
« Le Scaphandre et le papillon » et Tarentino le chouchou/J7
"Lumière silencieuse" de Carlos Reygada (Mexique)
"Le Scaphandre et le papillon" de Julian Schnabel (France, sortie 23 mai)
"Boulevard de la mort" de Quentin Tarentino (USA, sortie 6 juin)
Jean-Dominique Bauby, rédacteur en chef à "Elle", 43 ans, se réveille un matin entièrement paralysé sauf d’une paupière. Cloué à un fauteuil roulant, soigné à l’institut de Berck, ne voyant plus le monde que d’un oeil, il va l’employer pour écrire un livre… Grâce à une technique où on lui présente un tableau avec des lettres et il clignera une fois ou deux fois de la paupière pour valider une lettre, ce qui suppose qu’il ait préparé mentalement auparavant ses mots et ses phrases. Le livre paraît en 2000 et remporte un grand succès mondial, Steven Spielberg va en acheter les droits et confier la réalisation au peintre Julian Schabel qui avait déjà réalisé "Basquiat" il y a quelques années. C’est Johnny Depp qui devait jouer le rôle mais la machine Pirates des Caraïbes ne lui en laisse pas le temps (à ce propos, passant hier sur le Champs Elysées, j’ai été stupéfaite du nombre de produits dérivés très laids "Pirate des Caraïbes 3" à la boutique Disney : des valises à la roulettes, des trousses, des vêtements et des costumes, des sacs, des cahiers, des grigris à accrocher à son téléphone mobile, des bijoux, des badges, si on doutait que le film ne soit qu’un produit émergé pour vendre autre chose…) Pour revenir au film qui a bouleversé Cannes, Mathieu Almaric que Spielberg a dirigé dans "Munich" attire alors l’attention du réalisateur. Le film est vu du point de vue de l’intérieur du malade, de son oeil vaillant qui ne voit qu’un partie du champ. Enfermé dans son scaphandre, JD Bauby s’évade dans l’imagination tel un papillon, la montée des marches à Cannes verra d’ailleurs un lâcher de papillons, les actrices, nombreuses dont Emmanuelle Seigner et Marine Hands, toutes vêtues de blanc…

l’équipe du film avec MJosé Croze, Emmanuelle Seignier, Mathieu Almaric, Patrick Chesnais, Emma de Caunes, etc… (photo L’Oréal Cannes)
De la Conférence de presse de Tarentino, on retient deux choses futiles, dabord, la logorhée du réalisateur qui parle comme une mitraillette, surexcité et heureux dêtre à Cannes, souriant, ravi de ses actrices, de son film. Ensuite, une question éludée lancée en fin de conférence presse comme une bombe quon va vite désamorcer : un journaliste se plaint quon ait réclamé $1500 des confrères pour assister à la conférence de presse de Tarentino ici même et demande «y-a-t-il des gens ici qui on payé? , silence
Tarentino dit quil ne comprend pas la question, quon en parlera plus tard
On la dit et redit, Tarentino et Rogriguez voulaient faire un film "Grindhouse" avec deux films : la version double est sortie aux USA et pour le reste du monde, les films sortiront un par un dont le «Boulevard de la mort» de Tarentino dans sa version longue Mais qua-t-il donc ôté ou rajouté ? La scène de lap dance, par exemple où des filles dansent sur le ventre de Kurt Russel. Fasciné par les films slasher des années 70, un genre rigide où on ose tout, violence et sexe comme ne lauraient jamais permis les studios, Tarentino va sen inspirer, convenant quils étaient à l’époque tous pareils , en conservant la même construction du film Il cite Pam Grier, star des films dexploitation qui ne pouvait pas tourner pour les grand studios (il lengagera dans "Jackie Brown")
Comment Tarentino peut-il si bien écrire les dialogues de filles ? Il les écoute et les actrices sont surprises ensuite de retrouver des bribes de leur conversation dans leurs dialogues. Pas dimprovisation cependant, le texte ne change pas, il faut lapprendre ! Les acteurs nont pas eu le droit de voir le film, ils le verront ce soir Sagissant du casting, Tarentino est fier davoir réussi un casting global, il ne suffit pas que chaque acteur soit bon, il faut quils fonctionnent ensemble. Les filles de "Boulevard de la mort" sont quatre dont Rosario Dawson qui a appris le cinéma en se passant en boucle «Reservoir dogs» et Zoé Bell cascadeuse qui joue son propre rôle, Rose Mac Gowan (teint livide et bouche carminée) qui va reprendre le rôle de Jane Fonda dans le prochain remake de Barbarella que tournera justement le compère Rodrigues qui a fait le second film ("Planète terreur"). Car Tarentino avoue quil est très fier dinspirer les autres réalisateurs plus jeunes. Comme il est fier dêtre à Cannes, à lâge de 15 ans, il connaissait déjà lexistence de ce festival mythique. Soit dit en passant, Tarentino dit que la célébrité lui a apporté les moyens de voyager, de se sentir citoyen du monde, autrefois, fauché, il ne bougeait jamais de Los Angeles.
Montée des marches tardive sur le musique des films de Tarentino, Kurt Russel et sa femme Goldie Hawn, championne du lifting à Hollywood avec des grands cheveux blonds de jeune fille, les quatre actrices en robe glitter rouge, bleu et argent.

Goldie Hawn accompagne son mari Kurt Russel, héros masculin de « Boulevard de la mort » (photo L’Oréal Cannes)
Martin Scorsese à Cannes lance la Fondation mondiale pour le cinéma!
Après avoir oeuvré à préserver les films américains, le réalisateur Martin Scorsese a lancé mardi à Cannes une "Fondation mondiale pour le cinéma", à mission de restaurer des chefs d’oeuvre "négligés" du patrimoine cinématographique. 14 cinéastes qui ont accepté d’y collaborer : le Malien Souleymane Cisse, le Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, l’Italien Ermanno Olmi, le Brésilien Walter Salles, l’Anglais Stephen Frears, le Mauritanien Abderrahmane Sissako, le Turc Fatih Akin et le Chinois Wong Kar-wai.
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