« Lord of the Flies » (« Sa Majesté des mouches ») : avant « Lost »…

Pitch
Durant la seconde guerre mondiale, un avion transportant des enfants anglais à destination de l'Australie s'écrase sur une île déserte, laissant les enfants livrés à eux-mêmes...
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Echec de la notion de civilisation qui ne serait qu’un emballage fragile d’une sauvagerie contenue, la démonstration est ravageuse : on voit ces petits écoliers anglais si civilisés, obligés de se débrouiller par leur propres moyens, recréer une micro-société tribale, sauvage et sanguinaire qui élimine les faibles, les sensibles, les petits. Pris entre le bien et le mal, entre Ralph et Jack, la propention à faire le mal et à s’enivrer de pouvoir prendra le dessus transformant le groupe d’enfants en guerriers miniatures tuant leurs compagnons sous le prétexte d’offrandes au dieu qu’ils ont inventé pour se fédérer tant bien que mal : Sa Majesté des mouches…Dans ce paradis terreste qu’est cette île déserte tropicale avec eau tiède, sable fin, palmiers, animaux et fruits, l’humain s’empresse de créer un enfer, en ce sens, le choix du noir et blanc, un peu par hasard (voir plus haut) est un coup de génie.
On pourra disserter longtemps sur le retour à un état sauvage interne latent d’autant plus parlant en choisissant des écoliers anglais où l’on est au départ à l’opposé d’un groupe enclin à la sauvagerie, éduqué dans les bonnes manières et le flegmme bristish, la civilisation la plus raffinée possible. La démonstration que le l’état sauvage fait partie de l’homme intrinsèquement parlant et ne demanderait qu’à se réveiller grâce à une somme de facteurs extérieurs servant de stimuli est assez effrayante. On assiste au retour à un état sauvage que ces enfants n’ont pas connu dans la réalité objective mais dont leur corps, leur instinct, possèderait la mémoire collective d’une animalité ancienne prête à se réveiller à tout instant comme un volcan. Pourtant, l’un d’entre eux, Ralph, dont on n’oubliera pas le regard bouleversant à la fin du film, résiste à la sauvagerie tout en étant démoli à jamais par ce qu’il vient de vivre par ses camarades interposés…

Notre note
(5 / 5)
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