"Poseidon" : L'Eau et le feu pour cuire un bon navet

Mon Dieu que c’est long un naufrage quand ce n’est pas celui du « Titanic »….
Après une courte vingtaine de minutes à mettre en place les personnages principaux qu’on retrouvera en uniques rescapés de l’aventure, une lame de fond s’enroule autour de la coque du Poséidon, luxueux paquebot de croisière, où lon fêtait le nouvel an. Le signal est donné par le gros plan de lénorme paire de jumelles du commandant et le bateau se retrouve la tête en bas, bien que l’image demeure dans le bon sens.
A une table de jeu avant la catastrophe, se trouvaient Ransey, l’ancien maire de New York, et Dylan, un séduisant joueur professionnel, ce seront les deux supermen du film. Dans sa cabine, le maire surprend sa fille et son petit copain, Christian, ce seront les amoureux du film. Dans la salle de danse, le joueur va croiser une femme brune coquette et son fils, ça sera la mère à l’enfant du film. Nelson, un homosexuel vieillissant à boucle d’oreille en diamant et Helena, une passagère clandestine, complètent la troupe des candidats rescapés. Passons sur les petits arrangements pas crédibles : le seul passager vivant de la boite de nuit est justement Christian dont le réalisateur a besoin pour rejoindre sa fiancée dans la troupe des rescapés : les jambes coincées sous de la tôle, il aurait dû en ressortir cul-de-jatte, il naura même pas un os cassé.
La présence d’un enfant va être le prétexte des bons sentiments et dinquiétudes en vrac, la mère va sauver son enfant qui disparaît pour un oui pour un non, le joueur va s’en occuper à son tour pour rassurer sa mère, pendant ce temps, le maire va dire à sa fille qu’il l’aime, les amoureux vont se fiancer, le père et le fiancé vont se disputer la bravoure, etc… Heureusement, le joueur sait tout faire : ancien marine, ancien secouriste, beau, invincible et brave. Pendant environ 1h15, le chemin de croix de la troupe, dont on ne doute pas un seul instant qu’ils seront sauvés, est semé d’embûches, de trombes d’eau, d’explosions, d’incendies, de cadavres à la fois calcinés et noyés, d’eau rougie de sang, pendant que Dylan, le super-héros, cherche la sortie. On s’ennuie ferme tant le match est plié dès le début pendant qu’une série d’effets pétarade sur l’écran, avec, de temps en temps, quelques plans longuets sur la coque retournée de l’épave comme une grosse baleine d’acier occupant tout l’écran.
On ne dira jamais assez les ressources des hommes ordinaires dans des circonstances extraordinaires et combien on se sent soudé dans l’adversité quand on se toisait quelques minutes avant la catastrophe. Je vous laisse juge des enseignements du film…, remake de « L’Aventure du Poséidon » (1972), qui avait peut-être des qualités , et en particulier un côté évangélique avec le personnage dun prêtre, mais je lignore car je ne l’ai pas vu.
Quel navet de chez navet! Il n’y a pas que les naufragés qui souffrent dans le film, les spectateurs aussi!
Laisser un commentaire