« Le célibataire » (Lo scapolo) : naissance de la tragi-comédie italienne

focus film Antonio Pietrangeli, 1955, reprise en salles 5 septembre 2018

Pitch

Un célibataire endurci voit sa vie basculer quand son collaborateur et meilleur ami se marie...

Notes

Le film commence par un mariage à l’église. Il s’agit du mariage du plus proche collaborateur de Paolo Anselmi, qui, bien que donnant le change tout en ruminant le prix se son cadeau de mariage, considère cette union comme une catastrophe (voix of d’Alberto Sordi plaignant le malheureux marié…). Un événement festif pour tous mais qu’il considére personnellement comme un piège pour un homme et, qui par ailleurs, va l’obliger à déménager : à habiter une pension de famille, la cohabitation avec Armando n’étant plus au programme… Paolo Anselmi (Alberto Sordi) possède une société d’électroménager à Rome qui marche plutôt bien où, caractériel, il est souvent odieux avec ses employés. Carla, son ancienne fiancée qu’il a plaquée, ne veut plus soudain de la livraison des réfrigérateurs qu’elle lui a commandés avant leur rupture, furieux, il tente de la calmer ave un tissu de  flatteries… On trouve un compromis mais Carla n’est pas dupe. Dans sa pension de famille, Paolo fait la connaissance de Gabrielle, une charmante hôtesse de l’air et à l’époque le règlement des compagnies aériennes leur interdisait de se marier, Paolo est soulagé jusqu’au jour où cette dernière envisage de démissionner… Il ne la verra plus. Etc…

Il faut retourner aux mœurs des années 5o (le film est de 1955) où la seule vocation des femmes était de se marier rapidement et d’avoir des enfants… Dans ces conditions, Angelo qui camoufle sa peur des femmes sous une mysogynie extrême se sent, malgré sa solitude, perpétuellement en danger, imaginant des images cauchemardesques d’une future épouse bientôt déformée par les naissances et prématurément vieillie. Seule la beauté, la jeunesse et la séduction semblent lui importer… Malgré tout, le portrait de sa mère veille sur sa table de nuit. Et c’est à l’occasion d’un séjour impromptu dans son village, chez sa mère, femme forte et autoritaire, cette dernière voulant absolument le marier (à son grand étonnement), cela va ébranler ses certitudes. Il ne retournera pas à Rome dans le même état d’esprit comme si la mamma, son chef absolu, avait donné la permission à « son petit garçon », d’aimer une femme… Mais laquelle?

 

Et aussi

Les films du Camélia poursuivent la réhabilitation d’un cinéaste italien oublié, Antonio Pietrangeli. Les hasards de la programmation ont permis aux abonnés Canal Plus de voir récemment deux films de ce réalisateur : « Adua et ses compagnes » (1960), comédie cruelle avec Simone Signoret  et « Je la connaissais bien » (1965) avec Stefanie Sandrelli, tragi-comédie existentielle dans l’air du temps du cinéma italien des années 60, considèré par les critiques comme le chef d’oeuvre du réalisateur. Pour ma part, je préfère de loin « Le Célibataire », tragi-comédie avant l’heure, le génial Alberto Sordi n’y étant sans doute pas pour rien... 3F22B0F1-DFAA-471C-87B5-C613C5328EDA Photo Les films du Camélia POST DU 19 AOÛT 2018

Notre note

4 out of 5 stars (4 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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