« Crazy night » : nuit bavarde à Manhattan

22 avril 2010

CineActuel Camille Marty-Musso

Shawn Levy, sortie 12 mai 2009

Pitch

Pour avoir usurpé l'identité d'un autre couple afin de dîner dans un restaurant chic de Manhattan, un couple de cadres d'une banlieue du New Jersey va être poursuivi durant toute une nuit par des gangsters et des flics ripous.

Disons-le avec peine mais c’est ainsi, Steve Carrel n’est pas génial, pas aussi génial que d’habitude dans ce film. La faute à sa partenaire très théâtrale? (ah, ça n’est pas notre Binoche dans « Coup de foudre à Rhode island »…). Le fait est que pour une bonne moitié du film, les dialogues entre Steve Carrell et Tina Fey sont tellement surécrits qu’on dirait des sketches, limite saoulants parfois…

Mine de rien, le film aborde pourtant le volet sociétal avec cette description de la middle class d’une banlieue aisée de New York où Manhattan c’est un peu Hollywood où on ne va jamais, ces couples modernes harassés de cumuler travail et famille…
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photo Twentieth Century Fox

Deux couples modèles dans une banlieue du New Jersey dont l’un est en train d’exploser, c’est le couple de voisins et amis, une alerte pour Phil et Claire Forster qui pourraient avoir exactement les mêmes raisons de se séparer, la routine, l’usure, la sexualité en berne, les enfants, la cuisine, le ménage, les obligations professionnelles, et tutti quanti… Phil prend les choses en main en décidant d’aller dîner dans un restaurant branché de Tribeca, à $50 la soupe, comme dit un flic plus tard… Mais les Forster n’ont pas réservé et à moins d’avoir téléphoné un bon mois avant… Un gag récurrent tout le long du film se profile : quand une serveuse très chic appelle les Tripplehorn à venir occuper leur table, personne ne se présente, puis, Phil répond présent, c’est nous!, ce qui va engendrer que partout où le couple avouera ensuite avoir piqué la résa d’un autre couple, ça va choquer même les plus pourris…

photo Twentieth Century Fox

Car ce gag est aussi le sujet du film engendrant catastrophes et comique de situation à n’en plus finir, le comique de situation surexploité ayant déjà démarré d’ailleurs avec ces tiroirs pas fermés par le mari que l’épouse cogne de plein fouet une bonne vingtaine de fois, on ne se lasse pas… Donc, les Forster ayant piqué la table des Tripplehorn ne vont pas diner en paix bien longtemps. Abordés par deux flics ripous, ils vont atterrir chez un détective, ancien agent secret, ancien client de Claire Forster, agent immobilier dans la vie, pour lui demander de l’aide. La confrontation entre Steve Carrel et le détective play-boy (Mark Wahlberg), bombe sexuelle musculante ouvrant la porte torse nu, est le meilleur moment du film. La poursuite en voitures avec deux véhicules dont un taxi encastrés l’un dans l’autre n’est pas mal non plus, un peu longuette.

photo Twentieth Century Fox

La seconde partie du film, moins bavarde, plus d’action, est nettement plus agréable à suivre, le parti près étant de faire une comédie avec autant d’action que de comédie tout en conservant le volet « problèmes de couples » et leur résolution en surmontant une épreuve commune (ça fait beaucoup au cahier des charges). Les seconds rôles dorés sur tranche sont souvent meilleurs que les premiers, Mark Wahlberg (le détective privé), William Fichtner (le procureur corrompu), Ray Liotta (le caïd), Mark Ruffalo (le mari du couple ami), James Franco (le vrai Tripplehorn). A noter, à défaut du jeu nettement moins subtil, une troublante ressemblance physique entre Tina Fey (actrice de série US surjouante jamais vue pour ma part auparavant) et Sigourney Weaver plus jeune. Unité de temps, cette « Crazy night » se passe en une nuit inoubliable pour le couple Forster et pas autant pour le spectateur , comédie + action + émotion, la barre était un peu trop haute, mais un Steve Carrel, même moyen, ça ne se refuse pas!

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