« Cromo », thriller écologique, série Ciné+/Oct/Nov
Pitch
En Patagonie, une chercheuse est assassinée alors qu'elle s'apprêtait à dénoncer un scandale écologique.
Notes
Trois chercheurs, trois amis pour la vie mais le premier est son mari et le second est devenu son amant depuis deux ans. Quand Valentina, qui effectuait des prélevéments sur le fleuve d’un petit village de Patagonie, est assasssinée, le premier est dans le déni et la rancune, le second dans la culpabilité de l’avoir laissé seule ce jour-là. Valentina, pourtant morte au premier épisode, hante la série (les 6 épisodes visionnés), qui avait noué avec tous des relations privilégiées. Sur le fleuve magnifique, dont l’image paisible ouvre chaque épisode, la violence invisible est partout, des trafics, des menaces, des tentatives d’intimidations, jusqu’au meurtre de celle qui allait mettre à jour un scandale éclaboussant tous les habitants de cette petite ville « où tout le monde se connaît » et surtout, possède des intérêts en commun : financiers, affectifs. Toute la ville est coupable mais chacun a ses raisons.
Valentina était hébergée pour ses travaux de recherche par la séduisante directrice du seul labo d’analyses de la région dont la sœur travaille dans la plus grande tannerie du coin. La chercheuse téméraire avait pris sous son aile la fille du propriétaire de cette tannerie, une étudiante sympa, surprotègée par son père dont elle ignore tout des véritables activités. C’est à elle que Valentina remettra, avant sa mort, les derniers prélèvements qui vont mettre en cause les pratiques ignobles de la tannerie. Mais ceux qui assassinent les animaux le jour, ayant le droit implicite de profiter de l’infrastructure de la tannerie deux nuits par semaine (on « ferme les yeux » pour des liasses de dollars), des types au profil de tueurs sanguinaires, sont des hommes très pauvres qui ont besoin de cet argent pour faire vivre leur famille. La famille, seule valeur résiduelle dans cet univers impitoyable, sous la violence, les bateaux qui brûlent et les assassinats en série, les menaces, une grande précarité. Les passages les plus difficiles à voir sont ceux où les braconniers tuent les bêtes, heureusement, la réalisatrice nous épargne le détail et l’agonie des animaux, elle dénonce…
Et aussi
Ce qui intéresse la réalisatrice Argentine Lucia Puenzo, qui a pourtant respecté scrupuleusement le cahier des charges d'une série : suspense, aucun temps mort, protagonistes au physique avantageux plaisant au téléspectateur, images léchées de paysages de rêve de la Patagonie, enneigés et hostiles (les recherches des deux hommes, le mari, l'amant) ou paisibles (les recherches de Valentina), c'est la dimension écologique et la dimension sociale mais également le triangle amoureux. Petit à petit, l'amant de Valentina va se substituer au mari, emmuré dans son chagrin, et rechercher l'assassin... [caption id="attachment_15983" align="aligncenter" width="385"] "CROMO" (festival de Toronto)[/caption] Je m'attendais à du haut de gamme de la part de Lucia Puenzo et je ne suis pas déçue, au contraire, la série "CROMO" est un must... L'image sublime, le scénario "léché", le triangle amoureux, l'écologie, la fracture sociale, la découverte des secrets de la Patagonie... Présentée initialement au festival de Toronto, la série "CROMO" a ensuite été un des temps forts du festival "Sériesmania" fin 2015 à Paris. Belle "prise" pour CINE+!
Diffusion
CINE+ CLUB
intégrale de la série diffusée le 12 novembre 2016
reprise chaque mercredi de décembre à 20h45 (3 épisodes tous les mercredis)
Notre note
(4,5 / 5)
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