«Footsteps in the fog» («Des Pas dans le brouillard») : après le crime

Pitch

Après avoir empoisonné sa femme, Stephen Lowry joue les veufs inconsolables…

Notes

Londres, 1905. Après avoir empoisonné sa femme, Stephen Lowry (Stewart Granger) joue les inconsolables tout en se réjouissant intérieurement de s’être débarrassé de son encombrante et tyrannique épouse. Mais sa jeune domestique, Lily (Jean Simmons), a trouvé le flacon d’arsenic caché dans la cave. Avec ce moyen de pression, elle contraint Stephen à lui laisser régenter la maison (renvoyant les domestiques), et à faire d’elle sa maîtresse (ce qui n’a pas l’air de lui coûter, du moment que personne ne le sait). Ainsi, Lily Watkins, devenue maîtresse de maison, porte les coûteux vêtements et les bijoux de feu Mrs Lowry. Or, Stephen veut épouser Elisabeth (Belinda Lee), la fille de son associé, Mr Travers, un très beau parti. Pour cela, comment se débarrasser de l’encombrante Lily?

Stewart Granger interprète un manipulateur cynique, un Barbe-bleu qui se débarrasse des femmes en les assassinant quand elles deviennent un obstacle à ses projets. Mais l’histoire tourne au drame quand en croyant tuer Lily à coup de canne, il se trompe de victime pour cause de brouillard londonien. Le meilleur ami d’Elisabeth, avocat, amoureux d’elle, accepte, à contre-coeur, de défendre Stephen aux Assises tout en le pressentant coupable.

Une histoire originale où le personnage le plus complexe est celui de Lily, femme amoureuse, qui pardonne à son employeur d’avoir essayé de la tuer, femme gentiment machiavélique prête à tout pour gravir l’échelle sociale.

L’ombre du grand Hitchcock plane sur ce film à la fois histoire de vengeance, histoire d’amour (?), enquête policière, film de procès, dans une ambiance, hantée à l’intérieur par le fantôme de l’épouse empoisonnée, plombée à l’extérieur par le smog londonien (c’est un film américain tourné pour cela en Angleterre). L’intérieur baroque de la maison déserte de Stephen est tout aussi inquiétant que les extérieurs de Londres filmés dans la pénombre de manière expressionniste. Plus inquiétants encore sont les personnages aux sombres et ambitieux desseins.

Jean Simmons est magnifique dans ce rôle ambigu où elle déploie toute une palette de sentiments contradictoires. Mais combien sa dernière phrase du film nous interroge-t-elle sur l’âme blessée de cette femme soudainement désemparée…

Et aussi

Le cinéaste Arthur Lubin a eu une carrière éclectique (comédies, drames, films noirs, horreur).  Dans les films noirs, on note «Impact» réalisé en 1945.

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