« En guerre » SO/compétition #Cannes2018
Pitch
Malgré un accord au long terme des salariés avec le directeur local, il est soudain décidé de fermer leur usine sur décision du groupe allemand qui la gère à distance.
Notes
Malgré un accord de 5 ans avec le directeur général de l’usine où les ouvriers ont accepté de travailler 40h en étant payé 35h et de renoncer à leurs primes, le couperet tombe au bout de deux ans, l’usine va fermer, c’est la décision du groupe allemand qui la possède comme bien d’autres usines dans le monde. Motif officiel invoqué : le manque de compétitivité. Traduction : malgré un chiffre d’affaire excédentaire, les actionnaires, véritables propriétaires des usines, ont décidé de fermer une entreprise qu’ils trouvent peu compétitive en France en espérant augmenter encore leurs dividendes en la délocalisant dans un pays où la main d’œuvre est sous-payée. Peu importe que 200 personnes perdent leur emploi, et, en conséquence, leur maison achetée à crédit qui appartient aux banques qu’ils ne pourront plus rembourser, voire leur famille qui ne le supportera pas.
C’est la loi du marché. C’est ce que nous vivons aujourd’hui près de chez nous tous les jours… Ce qu’on voit à la TV avant que ce soit notre tour de rejoindre la majorité silencieuse des victimes précarisées de la mondialisation sauvage, quand après l’éradication des couches dites populaires, la classe moyenne, dans la foulée, sera à son tour décimée, ce qui est en ce moment au programme. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un 1% d’ultra-riches possédant 90% des richesses mondiales, population aussi minuscule qu’omnipotente dont la quête insatiable de profit est en train, soit dit en passant, de trucider la planète. La vengeance des «nouveaux pauvres» créés par le troisième millénaire, une population qui voulait simplement garder son outil de travail, ses acquis sociaux et vivre dignement, sera-t-elle celle écologique de la nature?
#Enguerre : film choc en immersion d’un combat perdu d’avance, photo d’une société ultra-libérale impitoyable régie par la loi du marché et les profits des actionnaires, bienvenue dans aujourd’hui! Récit type doc, musique obsédante, Vincent Lindon exceptionnel #Cannes2018 pic.twitter.com/i7rHUK5Ezv
— CamilleM/Cinémaniac (@Cine_maniac) May 15, 2018
Et aussi
Un film choc en immersion d’un combat perdu d’avance pour des ouvriers dont on va sauvagement fermer l’usine malgré l’excellente santé financière du groupe allemand qui l’a rachetée. Radiographie glaçante d’une société ultra-libérale impitoyable régie par la loi du marché et les profits des actionnaires, bienvenue dans le monde d’aujourd’hui! Récit en miroir, type doc, donc, un peu monocorde, de simulacres de transactions entre patronnat et syndicats, réunions et rencontres qui s’éternisent en espérant bien l’incident... quand la décision finale est déjà prise en amont... Car, pour les décideurs, il suffit d’attendre que la situation se dégrade : après la colère et la révolte, viendra la résignation des uns contre la foi dans la lutte des autres, puis, le désespoir pour tous... [caption id="attachment_18586" align="aligncenter" width="385"] Photo Diaphana[/caption] Sur une musique obsédante, le récit se déroule comme un immense reportage entre fiction et réalité. Excellente direction d'acteurs dont la plupart ne sont pas professionnels, grande psychologie de l’interaction entre les personnages, nouvelle façon de filmer les images pour coller aux mouvements de foules et aux scènes de panique pour un réalisateur à la filmographie qu’on a connue de facture plus classique. Vincent Lindon exceptionnel avait déjà obtenu le prix d’interprétation pour «La loi du marché» sous la férule du même Stéphane Brizé.
Notre note
(4,5 / 5)
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