«Harper» («Détective privé») : un privé pas indispensable

Pitch

Une épouse richissime engage un détective privé afin de retrouver son mari disparu depuis quelques jours.

Notes

Adaptation* de Cible mouvante / The moving target de Ross Mc Donald, ce film néo-noir met en scène un détective nouvelle manière, Lew Harper (Paul Newman), inséré dans les sixties, peu Bogart compatible, bien qu’il fasse face à Lauren Bacall, et, pour les puristes du film noir, ça chagrine…

Dans la première scène, Lee Harper, qui vit seul dans un studio sinistre, entend, immobile, prostré, son réveil sonner ; plus tard, il récupère un filtre à café dans sa poubelle, ayant oublié d’en acheter.  Son épouse, Susan (Janet Leigh) l’aime mais n’aime pas son travail de détective, elle veut divorcer, pas de chance, Lew Harper n’a pas le temps. Il est appelé sur une affaire tordue que son ami avocat, Albert Graves, résumera à la fin du film par : «engagé par une garce pour retrouver un salopard».

En effet, Elaine Sampson demande à Harper de retrouver son mari, Ralph, qui a disparu. Mrs Sampson, qui se déplace en fauteuil roulant, prétend qu’elle n’aime plus son mari depuis l’accident. Quel accident? Harper s’en fout. Mrs Simpson crains que son époux, volage et dépensier, ne dilapide sa fortune avant de mourir, car, une fois veuve, elle veut toucher le pactole . 

Harper part pour LA en avion privé avec le pilote play-boy de Ralph Sampson, Allan Tagart (Robert Wagner, trop craquant), qui affirme l’avoir accompagné la veille à l’hôtel Bel-Air. On découvre Allan aux côtés de Miranda, la fille de Sampson, ravissante poupée qui semble détester sa belle-mère.

La réservation de Sampson à l’hôtel Bel-Air a été annulée mais par qui? Ralph Sampson introuvable. Mais dans le bungalow qu’il loue à l’année, Harper trouve une piste : une photo : celle d’une ancienne starlette déchue tombée dans l’alcoolisme, Fay Estabrook (géniale Shelley Winters). Il la  retrouve, ivre, dans un bar et la ramène chez elle, oui, elle connaissait Sampson puis, elle s’endort…

Mr Sampson, porté sur la bouteille, fréquentait les bars des bas-fonds de LA. Chemin faisant, Harper va faire connaissance de Fay Estabrook, de Betty Fraley (Julie Harris), pianiste de jazz junkie, d’un faux gourou, à qui Simpson aurait offert une montagne pour y installer son «Temple des nuages», d’un camionneur chelou, etc… Jusqu’à ce qu’une demande de rançon arrive chez Elaine Simpson. 

Bien que les critiques soient très louangeuses, personnellement, je n’ai pas été convaincue par ce film inutilement alambiqué , et, en premier lieu, par l’interprétation de Paul Newman **, surjouant, grimaçant, frimant, ayant une approche hypertrophiée de son personnage, sans doute piochée ça et là dans la méthode Actors Studio (dont il fut l’élève).

Et aussi

* une seconde adaptation de ce roman aura lieu en 1975, «La Toile d’araignée», réalisé par Stuart Rosenberg, avec Paul Newman et Joanne Woodward, son épouse à la ville. Mais était-ce bien nécessaire?

** Le rôle avait été au départ proposé à Frank Sinatra qui le refusa.

Harper

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