"Lakeview terrace" ("Harcelés") : les joies du voisinage
Pitch
Un couple de jeunes mariés va se trouver en proie au harcèlement d'un voisin un peu particulier : un policier tyrannique qui va user de tous les stratagèmes pour les faire déménager...
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photo Sony pictures
Tant que son travail où il se surinvestit l’occupe à temps plein, Abel contrôle à peu près son harcèlement des voisins qu’il dose, sachant faire des pauses, voire des petits gestes presque amicaux. Du jour où il est mis à pied pour une faute professionnelle qu’il ne pense pas avoir commise, l’injustice de cette situation lui fait définitivement perdre pied, toute la rancoeur accumulée d’une vie est alors reportée sur son délirant combat contre les voisins intrus. Il est impossible de détester le méchant Abel tant Samuel L. Jackson lui insuffle de l’humanité, trop sans doute pour qu’on s’apitoie sur le sort de ce couple lisse préoccupé de propriété et de contrôle des naissances quand le policier, qui s’est épuisé à travailler jour et nuit pendant des années pour satisfaire sa femme, a désormais tout perdu. On n’est pas loin d’avoir de l’empathie pour le harceleur et de l’indifférence pour les harcelés…
Dans ce film de genre, on a pu entendre à la conférence de presse au dernier festival de Deauville, où le film a été présenté en avant-première, le parti pris du réalisateur Neil Labute : celui d’aller au delà du film de genre, de diminuer l’aspect catastrophe et d’épaissir la psychologie des personnages, par exemple, mettre l’accent sur les effets pervers du métier de policier sur la vie privée d’Abel. Parallèlement, ce qui est intéressant, c’est la mauvaise santé du couple mise en valeur par le harcèlement du voisin policier mais réelle et que la mort du méchant ne guérira pas.
Allant dans le même sens de ce souci de réalisme, ce qui est bien vu, ce sont les conditions de vie réelles à LA, la réalité de la menace des catastrophes naturelles, comme cet incendie montré à la télé tout le long du film et se rapprochant peu à peu des habitations des protagonistes, sur l’inquiétant fond sonore des canadairs dans le ciel pour éteindre le feu, au fur et à mesure que la tension monte dans l’affrontement entre Abel est ses voisins, le prix de à payer de ce climat de rêve californien…
Samuel L. Jackson à la conférence de presse du film à deauville en septembre 2008,
voir les autres photos sur www.cinemaniacadeauville.fr…
Notre note
(3 / 5)
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