Le Plongeur : Addictions

Pitch

Pour célébrer les 18 ans du blog, une perle du nouveau cinéma canadien sorti cette semaine en salles : Le Plongeur ou l’addiction au jeu.

Notes

Stéphane débarque à Montréal pour étudier les arts graphiques. Addict aux jeux, machines à sous qui l’électrisent, il ne peut rapidement plus payer sa colocation et dort sur le canapé d’un copain. Il répond alors à une annonce de plongeur dans un restaurant chic. En cuisine, le rythme est plus qu’intense mais Stephane, employé modèle, au physique angélique, se fait des amis qui ont tous tendance à le protéger. Ainsi, il suit bientôt tous les soirs le mystérieux Greg, serveur du restaurant, play-boy brushing méché, hâlé sous la neige, et Bébert, gros dur fracassé, dans des night-clubs après le boulot. Champagne, coke…

Les lendemains sont raides. Bientôt, Stéphane ne va plus à la fac, doit de l’argent à son coloc, à un groupe de rock qui lui avait payé une petite fortune pour une maquette, à son ex-petite amie, à son cousin Malik, et s’emmêle dans ses mensonges. Car tout cet argent, Stéphane le joue, arrimé à ses machines, aux tables de baccara. Tellement accro aux décharges d’adrénaline du jeu qu’il commente en voix off : « je n’aurais pas pu quitter la table pour aider ma mère mourante ». Pour s’empêcher de jouer, Stéphane demande à faire des heures sup au restaurant afin de s’épuiser totalement. 

La mise en scène imaginative suit ce rythme effréné demandé aux employés des cuisines, la répétition débilitante des mêmes gestes au restaurant, les marches forcées dans les nuits enneigées de Montréal avec des gros plans des machines à sous, cet enfer addictif, moments secrets, volés aux journées déjà bien occupées. Sur une musique rock heavy metal qui occupe aussi les conversations, le film est très rock, à la fois réaliste, parfois violent mais avec des moments de grâce, ce désir d’amitié, de protection, que suscite Stéphane chez les autres.

Les personnages du restaurant sont attachants, un microcosme à part, une sorte de seconde maison qui protège Stéphane des sollicitations extérieures comme tous ces gens à qui il doit de l’argent qui l’appellent.  Les acteurs (j’ignore s’ils sont connus en France), sont excellents, difficile de réunir en France un casting aussi adapté. Le nouveau cinéma canadien comporte des pépites, ce film en fait partie.

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Le Plongeur

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