«Les Leçons persanes» : la force de l’imposture

Vadim Perelman, 2020, sortie 19 janvier 2022

Pitch

1942. Dans la France occupée, un JH, déporté dans un camp d’extermination, échappe à la mort grâce a un improbable mensonge.

Notes

En 1942, Gilles (Manuel Perez Biscayart), le fils d’un rabbin d’Anvers, tentant de rejoindre la Suisse, est arrêté avec d’autres civils juifs par des soldats allemands qui déciment tout le groupe à la mitrailleuse. Seul Gilles échappe à la fusillade dans une forêt en assurant aux soldats qu’il n’est pas juif mais persan.

Le hasard veut que l’officier SS du camp, Klaus Koch (Lars Eidinger), imagine après la guerre rejoindre son frère, déjà  installé à Téhéran, et, ensemble, y ouvrir un restaurant ; pour cela, il doit apprendre le farsi et les soldats ont ordre de lui remettre tout prisonnier qui pourrait lui enseigner la langue. 

Gilles se prétendant persan, Koch lui octroie un régime de faveur : travailler aux cuisines le jour et lui donner des leçons de farsi le soir. 

Se noue dès lors une relation étrange, Gilles inventant de jour en jour de toutes pièces un vocabulaire imaginaire de plus en plus élaboré qu’il doit lui-même également retenir pour entretenir la duperie et survivre jusqu’au lendemain. L’officier, élève studieux et curieux, s’adoucit par instant tout en restant sur ses gardes, prompt à la colère. 

Jalousé, observé, Gilles est conscient qu’il peut être démasqué et mourir à tout instant, sa survie ne tenant qu’à son mensonge initial. Chargé aussi de tenir les registres des arrivées dans ce camp d’extermination, Gilles invente des mots de faux farsi en s’inspirant des noms des nouveaux arrivants et cette sinistre et interminable liste devient alors un devoir de mémoire en hommage aux victimes.

 

Le film de Vadim Perelman («La vie devant ses yeux», 2008), inspiré d’une histoire vraie, est adapté d’une pièce de Wolfgang Kohlhasse, «Création d’une langue» («Erfindung einer Sprache »). Outre sa qualité de mise en scène et d’interprétation, des images soignées au cadrage léché, c’est le sujet complexe du film qui suscite le trouble : la démonstration de force étonnante de l’imposture. 

Par ailleurs, même dans un camp de la mort, peuvent subsister des relations humaines : l’officier est-il dupe de la duperie de son faux professeur de farsi, distrayant sa solitude? Et quelle importance après tout à quelques brasses de la fin de la guerre et de la reddition de l’Allemagne?

 

Et aussi

Les Leçons persanes

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LIRE AUSSI :

The life before her eyes ("La Vie devant ses yeux") : fantômes

Diffusion

LES LEÇONS PERSANES

VADIM PERELMAN

2020

Sortie en salles le 19 janvier 2022

Distributeur : KMBO

Notre note

3.5 out of 5 stars (3,5 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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