The life before her eyes ("La Vie devant ses yeux") : fantômes
Pitch
La vie de Diana qui aurait, vu de l'extérieur, tout pour être heureuse, est hantée par le souvenir tragique, partagé avec sa meilleure amie Maureen, d'une fusillade mortelle dans son collège survenue quinze ans plus tôt.
Décidément, le Festival de Deauville 2008, tourne pour l’essentiel autour de l’enfance, c’est même le thème de cette 34° édition. Après la pédophilie, la torture, la découverte plus ou moins interdite de la sexualité, on a droit aujourd’hui auxconséquences à l’âge adulte d’une enfance traumatique. Tout dans la gaîté et la légèreté. Ouf, on respire. On a failli avoir : j’ai eu une enfance sympa et je me sens bien. On l’a échappé belle ! Quoi qu’il en soit, pour aujourd’hui, va pour « La vie devant ses yeux » (« The life before her eyes ») présenté donc en avant-première à Deauville à quelques jours de sa sortie en salles (17 septembre).
photo Metropolitan
Le film déroule en parallèle l’histoire, quinze ans plus tard, de Diana adulte (Uma Thurman), demeurée habiter dans la même ville et aujourd’hui mère d’une petite fille, Emma (Gabriele Brennan). Mais on approche de la cérémonie de commémoration de la fusillade, période douloureuse pour Diana. Tout au long du film, les deux volets de l’histoire se font écho, la période actuelle étant linéaire, la période ancienne plus erratique, voire sujette à répétitions.
Avant toute chose, si le choix et la qualité des acteurs sont intéressants, sans vraie fausse note, il faut bien avouer qu’Uma Thurman sort du lot et le survole allègrement. Si on est sensible à l’esthétique de la dame et au genre distant (mais pas trop à la Garbo ou à la Marlene Dietrich), c’est un vrai bonheur de regarderUma Thurman évoluer, indépendamment de l’histoire elle-même.
photo Metropolitan
Pas non plus grand-chose à attendre d’une réalisation qui mêle les plans classiques à des tentatives d’originalité qu’on a vues cent fois. A titre d’exemple, les scènes de piscine, qui pouvaient surprendre dans les années 70, ont largement perdu du charme qu’il était de bon ton de leur trouver. Il y a bien ce choix d’un découpage flottant dans la partie de jeunesse, idée intéressante qui apporte effectivement, conformément à l’objectif du réalisateur pour rendre l’effet qu’il avait ressenti en lisant le livre dont le scénario est adapté, une certaine impression onirique. Mais on est encore pas dans l’innovation du siècle.
photo Metropolitan
Notre note
(2 / 5)
5 Comments
Bonjour, je pense que vous êtes passée totalement à côté du film qui est un jeu de miroirs assez virtuose sur la vie réelle et la vie rêvée. Et si c’était bien Diana, et non pas Maureen, comme on le voit d’ailleurs dans la dernière scène, qui a été tuée par le jeune garçon ?
Cet article a été écrit par un collaborateur du blog et, personnellement, je n’ai pas vu le film, et je le regrette. Quand j’aurai enfin l’occasion de le voir, je pourrais vous répondre avec des arguments. A bientôt!
Bonjour, vous êtes la première personne que je vois qui, comme moi, a compris vraiment ce film. Moi ça m’a fait complètement froid dans le dos quand j’ai compris que Diana était morte seule, dans les toilettes de l’école, sans que personne ne l’aie jamais aimée, comprise et respectée de toute sa vie. Qu’elle est morte avec ces sentiments de dégoût et de salissure, de médiocrité presque, contre lesquels elle ne pourra plus rien. J’ai vraiment eu pitié de ce personnage.
Bonjour, votre collaborateur est passé complétement à côté du sujet. C’est Diana qui est morte dans ce film et tout ce qu’on voit est la vie qu’elle aurait rêvé d’avoir. Maureen n’existe pas. C’est la dernière personne que Diana a vu en entrant dans les toilettes avant de se faire tuer _ tout le film n’est qu’une mise en scène désespérée d’une vie rêvée pour un cerveau qui est entrain de rencontrer sa propre et qui n’y peut plus rien, si ce n’est la dédramatiser.
sa propre mort