« The strange ones » : thriller à clés /sortie DVD
Pitch
Après l’incendie de la maison familiale du jeune Sam, Nick, son voisin, l’emmène en voyage sur les routes...
Notes
Un adolescent regarde tristement l’intérieur d’une maison emplie de cartons de déménagement, une lampe est tombée, une canette de bière aussi. Soudain, l’incendie de la maison, l’ado observe les flammes, fasciné, son téléphone sonne alors «Sam, tu viens? », c’est Nick. GENERIQUE.
Nick, un beau mec sympa, emmène Sam en vacances dans sa voiture rouge, destination : une petite maison cachée dans la forêt où Nick se réfugiait enfant. Tout le long du périple, à tous, Sam dit qu’Alex est son grand frère et qu’ils vont faire du camping. Mais le spectateur est troublé, surtout par l’état psychologique traumatisé de Sam qui accumule les cauchemars et confesse à Nick ne plus faire la différence entre réalité et rêves. Bien entendu, ils pourraient être frères, Nick, au comportement protecteur, n’a jamais un geste ambigu vis à vis de Sam qui désormais préfère s’appeler Jeremiah. Quelques indices minuscules mettent pourtant mal à l’aise, surtout des petits incidents dans les relations avec les autres lors des étapes de ce road-movie, comme la voiture rouge en panne, l’escale dans un motel désert où Nick séduit la gérante trop gentille afin d’être hébergé gratis, un rapprochement qui ne plait pas à Sam, jaloux, et auquel il mettra fin en médisant auprès de cette femme crédule (pas mécontente d’avoir un peu de compagnie en morte saison de l’hôtel) et en lui faisant peur… Mais Sam ment tout le temps et il peut être cruel et pour la première et seule fois, Nick le giffle… Dans l’intervalle, la pauvre gérante de l’hôtel, devenue suspicieuse après avoir entendu les horreurs débités par Sam, observera un seul lit défait dans leur chambre, un détail surprenant auquel elle n’aurait pas prêté attention… Au spectateur, en revanche, on ne montrera rien que Nick prenant fraternellement soin de Sam rongé par l’angoisse et les images fractionnées d’un passé de maltraitances et de culpabilité.
Après la disparition de Nick qui a le temps de lui crier in fine « cours! », comprenant que leur voyage à deux se termine par la force des choses, Sam échouera ensuite dans un centre spécialisé pour enfants maltraités et sera interrogé par la police… Et Sam se souviendra du passé par bribes mais il ne leur dira que ce qu’il veut dire (et ce qui l’arrange), hanté de souvenirs coupables qu’il gardera pour lui…
Et aussi
J’ai vu ce film deux fois avant d’en démêler à peu près l’écheveau... L’histoire est en flash-backs et en éllipses de manière à révéler les événements au compte-goutte. Aucune chronologie classique, beaucoup de symboles (la grotte près de la maison dans les bois ou l’oubli). Vers la fin du film, le spectateur a stocké les éléments nécessaires pour comprendre ce qui s’est passé en amont et s’est fait une idée à peu près cohérente des relations entre les personnages mais cela demeure son interprétation... [caption id="attachment_18752" align="aligncenter" width="385"] Photo Épicentre[/caption] Thriller énigmatique et angoissant, inutilement compliqué par le jeu excessif avec la temporalité et les clés cachées de l’intrigue (à la fin, chaque spectateur aura ainsi son interprétation personnelle du film, selon la volonté des réalisateurs...), c’est cependant un beau film souvent émouvant, dominé par la souffrance d’un jeune adolescent doublement victime et de maltraitances (les traces de coups sur le corps) et de désirs complexes et interdits, ne faisant plus la différence entre réalité et cauchemar pour se protéger de son immense désordre mental. PS. Trop beau Alex Pettyfer (acteur anglais découvert dans «Magic Mike»)💚 [caption id="attachment_18751" align="aligncenter" width="385"] Photo Épicentre[/caption] CRITIQUE DU FILM RÉDIGÉE LE 26 JUIN 2018
Notre note
(3,5 / 5)
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