SO/UCR/#Cannes2017 : « La belle et la meute », « Wind river » : le viol

focus film

Pitch

Le thème du viol traverse la section UCR : révoltant et quasi- documentaire (Tunisie) ou façon polar (USA).

Notes

« La belle et la meute » de Kaouter Ben Hania

Photo JourdeFête

Photo JourdeFête

Un premier film. Un film tunisien avec des moyens faibles mais un impact choc. Découpé en 9 chapitres, ce film factuel ne cède a l’émotion que tardivement. Une scène où on voit le viol qu’on ne montrera pas sur le moment, filmé sur un téléphone portable. Mariana, pensionnaire dans un foyer de jeunes filles, va à une soirée organisée par l’université. Sa sage robe ayant un accroc, une amie lui apporte un des ses robes, trop sexy à son goût, trop moulante, en satin bleu à fines bretelles. Tout le monde danse mais Mariana a depuis le départ craqué pour un inconnu qu’elle se décide à aborder. Le type s’avérera ambigu. Dans le chapitre 2, Mariana court à perdre haleine, décoiffée, rouge à lèvres baveux sur lèvres boursouflées, elle vient d’être violée par deux faux flics dans une voiture. Vrais ou faux flics? On le saura plus tard… Débute un chemin de croix de démarches pour obtenir un certificat médical afin de porter plainte pour viol dans un commissariat. Baladée d’une clinique à un hôpital, d’un commissariat à l’autre, la jeune femme, révoltée, décide, peu à peu de tenir bon malgré la honte que son père ne l’apprenne. Le film, tiré d’une histoire vraie, a un aspect documentaire sur la place des femmes en Tunisie aujourd’hui et la non reconnaissance de leur statut de victime qui dérange une société macho jusqu’à la tentation de les traiter en coupables. Un bémol : L’actrice principale surjoue mais demeure émouvante. Il semble que ce film, réalisé par une femme () ait néanmoins pris La Croisette à la gorge tant la violence et l’injustice, omniprésentes, sont révoltantes.

 

« Wind river » de Taylor Sheridan

Photo Metropolitan

Photo Metropolitan

Un premier film aussi qui, contrairement au précédent, a bénéficié des gros budgets de Metropolitan et d’un casting de stars. Pour la première hier en présence de l’équipe du film, même Harvey Weinstein était dans la salle. Corey, chasseur dans les réservés indiennes glacées du Wyoming, a épousé une amérindienne. Crapahutant dans la nature hostile par -20 degrés, il découvre le cadavre d’une jeune femme dans la neige. Hors, l’enquête démontrera plus tard que sa mort est imputable à une épuisante course dans la neige comme suite à un viol. On dépêche aussitôt après cette macabre découverte un agent du FBI (Elisabeth Olsen, peu convaincante dans ce rôle).

Il semble que ce film, lourd et lent, soit le prétexte à filmer les paysages enneigés superbes du Wyoming et sa réserve d’indiens vivant dans des conditions extrêmes. L’intrigue n’a pas beaucoup d’intérêt et le sujet serait plutôt la violence de la nature et des hommes. Il y a des scènes très dures (pour moi…) où Corey, dont la mission est d’abattre les animaux prédateurs, les tire brutalement à bout portant.

 

Notre note

4 out of 5 stars (4 / 5) 3 out of 5 stars (3 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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