"Wonderful town" : L'Etranger

focus film Prix du jury à Deauville 10° festival du film asiatique 2008, Aditya Assarat, sortie le 7 mai 2008


 

 

C’est un film où on se laisse bercer par le calme nostalgique de cette petite ville du sud de la Thaïlande qui se relève en silence du passage du Tsunami, on n’en parle pas ou presque, c’est dans l’air, l’atmosphère. Car le film raconte une rencontre entre un homme et une femme, une histoire d’amour zen sur fond de reconstruction d’une ville. Le personnage masculin, Tan, est d’ailleurs un architecte qui arrive de Bangkok pour se fondre dans le calme de la province telle qu’il la perçoit. Sur place, il loge dans un petit hôtel tenu par une jeune femme, Na, avec qui il engage une relation harmonieuse. Malheureusement, et en cela le film est étrangement construit car le virage hostile est très tardif, cette liaison d’une autochtone avec un étranger à la petite ville ne plait pas à tout le monde dans la région… Quand j’ai vu ce film au festival du film asiatique de Deauville en mars, je n’ai pas été sensible au crescendo infinitésimal de l’action, je recopie ci-dessous ces notes écrites rapidement (la nuit au retour des projections de la journée) où je parle d’un film relaxant… ce n’est que partiellement exact, la fin du film est loin d’être zen! Cependant, c’est tout de même l’effet ressenti en fin de compte et malgré l’issue du récit…


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photo Memento films
notes prises en sortant de la projection au festival du film asiatique de Deauville en mars 2008 :

 

Une ville de bord de mer après le Tsunami, les maisons délabrées, détruites, les chantiers partout, un architecte s’installe dans un hôtel modeste et se rapproche de la jeune femme responsable de l’hôtel. Deux solitudes, deux vies laborieuses le nez sur le guidon, il dirige un chantier de reconstruction sur la plage, elle fait le ménage non stop à l’hôtel, elle étend du linge, elle fait les lits, elle a adopté son neveu, dont le père, son frère, est un voyou, il vit en ville avec sa soeur à Bangkok. Un film zen comme on en a vu beaucoup, reposant comme un cd de relaxation. Vers la fin du film, comme si on se souvenait qu’il fallait y mettre autre chose que cette longue ligne bleue, soudain, on pimente, on casse l’histoire, c’est un peu tard… Car c’est un film bleu, bleu et blanc, un film virginal, le monde est bleu : les murs, les enseignes, les chemises brodées de Na et même son noeud dans les cheveux , les serviettes de toilettes, le t.shirt de Ton (plus foncé le bleu pour l’homme…) , les montants de fenêtres autour des murs vert d’eau pâle, etc… Un premier film très sage qui tente in extremis de l’être moins, relaxant…  


photo Memento films 

Ce premier film Thaïlandais du jeune réalisateur Aditya Assarat a obtenu le Prix du jury au 10° festival du film asiatique de Deauville en mars 2008… Lire le palmarès du 10° Festival Asia… Les deux interprètes de ce film ne sont pas des acteurs professionnels, la jeune femme est guide touristique et lui est musicien dans un bar. Le prochain film de

Aditya Assarat s’appellera « High society » et traitera  du thème de l’identité floue de personnes qui se partagent entre plusieurs pays (ce qui est le cas du réalisateur dans la vie entre la Thaïlande et les USA) : l’histoire d’un groupe de gens ayant habité tant de pays différents qu’ils ne sentent chez eux nulle part… A suivre…


le réalisateur Aditya Assarat lors de la présentation de son film à Deauville 

Notre note

3 out of 5 stars (3 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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