Palmarès du 63° festival de Cannes et critique de la Palme d’or « Oncle Boonmee, celui qui se souvient des vies antérieures »



Apichatpong Weerasethakul, Xavier Beauvois
Mahamat Saleh Haroun, Lee Chang-dong
Merci à Benoit Thevenin du blog Laterna Magika qui a réussi à voir à Cannes tous les films du palmarès!!! et les autres…
Lire mon billet sur le duplex que j’ai eu la chance de pouvoir mettre en place pendant le festival de Cannes entre mon blog spécial Cannes et et Laterna Magika « Cannes hors les murs »…
Prix du jury
« Un Homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun (remis par Asia Argento), sortie 22 septembre 2010Prix du scénario
« Poetry » de Lee Chang-dong (remis par Emmanuelle Devos), sortie?
Prix de la mise en scène
Mathieu Amalric pour « Tournée » (remis par Kirsten Dunst) sortie 30 juin 2010
Prix d’interprétation féminine
Juliette Binoche pour « Copie conforme » (remis par Guillaume Canet), sortie 19 mai 2010
Prix d’interprétation masculine
Javier Bardem pour « Biutiful » ex-aequo avec Elio Germano pour « La Nostra vita » (remis par Diane Kruger), sortie 25 aout et 22 décembre 2010
Grand Prix
« Des Hommes et des dieux » de Xavier Beauvois (remis par Salma Hayek) sortie 8 septembre 2010
Palme d’or
« Oncle Boonmee, celui qui se souvient des vies antérieures » d’Apichatpong Weerasethakul remis par Charlotte Gainsbourg / sortie?


Javier Bardem et Alejandro Inarritu lors de la présentation de « Biutiful » (photo Isabelle Vautier) / Javier Bardem arrivant à la soirée de clôture
Juliette Binoche, Mathieu Amalric lors du photocall après le palmarès

Thierry Frémeaux et Xavier Beauvois lors de la présentation « Des Hommes et des dieux » (photo Isabelle Vautier)
par Benoit Thevenin en direct de Cannes

Le cinéma apaisé dApichatpong Weerasethakul tranche avec les évènements qui meurtrissent depuis de longs mois Bangkok, la capitale du pays. Dire que le cinéaste ne rend pas compte de la réalité politique et sociale de la Thaïlande est un fait jusquici pas démenti, mais ça ne lempêche pas dêtre un cinéaste fascinant. Le cinéma quoffre Apichatpong Weerasethakul est en premier lieu sensoriel, puis métaphorique et poétique. Le cinéaste nous installe dans une ambiance qui nous fait ressentir immédiatement une véritable communion avec la nature. Cest ce cadre là quinvestit le cinéaste, quil nous offre et quil sublime.
Comme avec ses précédents films, Apichatpong Weerasethakul nous conduit dans la jungle, reste obsédé par les esprits et lidée de réincarnation. La ballade sauvage est hypnotique tant chaque plan est un miracle dans sa composition. Il se dégage une impression de pureté, sans doute du fait de cette lumière douce et particulière qui affirme le caractère de chaque image. Et cest dabord ça que le cinéma dApichatpong Weerasethakul propose. Ses films ne sont pas intéressants dun point de vue narratif mais sondent lintériorité des spectateurs. La façon poétique dont son évoquées des thématiques universelles comme la fin de vie et la mort, la réincarnation, permet dinstaurer une connexion avec les nos propres représentations.
Apichatpong Weerasethakul invite à une sorte de méditation, selon une démarche singulière dont on conçoit légitimement quelle puisse décontenancer. Il faut accepter lidée dune expérience de cinéma, qui est contemplative plutôt que narrative mais qui ne manque pas davoir une raisonnance quand même. Il faut accepter la part de mystère, se laisser attraper par lunivers du film, la puissance des images, leurs caractères magique et ensorcelant.

Le délégué et le président du festival de Cannes (photo Isabelle Vautier)

Tim Burton et Isabelle Huppert pendant le 63° festival de Cannes , le président du jury 2010, la présidente 2009 (photo Isabelle Vautier)
Laisser un commentaire