The Brutalist : le film évènement

Brady Corbet, sortie 12 février 2025

Pitch

Rescapé des camps, un architecte tente de refaire sa vie et sa carrière aux USA.

Notes

Le film, prix de la mise en scène à Venise, 3 Golden globes, neuf fois nominé aux Oscars, a fait couler beaucoup d’encre. Encensé par la critique, parfois détesté par les internautes. Un film de Brady Corbet (peu connu, ancien acteur, enfant, ses deux films précédents en tant que réalisateur ne sont pas sortis en France), préparé durant 7 ans avec un modeste budget.

Le film commence dans l’obscurité avec le son d’un train en marche évoquant les sinistres convois des déportations. Puis, le symbole de la statue de la liberté la tête en bas. Ce que voit Laslo Toth en débarquant à Ellis island. Laslo se réfugie d’abord chez un cousin à Philadelphie mais son épouse ne l’aime pas. Repéré par un riche industriel féru d’art, il va d’abord refaire sa bibliothèque (le spectateur participe aux projets architecturaux, c assez passionnant). Puis, il le charge du projet énorme d’un centre oecuménique, construction mégalomaniaque qui ne verra jamais le jour.

 

Le film aborde plusieurs thèmes, trop sans doute. Le thème principal est néanmoins l’utopie du rêve américain, le matérialisme féroce sur lesquels se fracasse l’architecte. Concomitamment, le film aborde l’impossible retour des camps de la mort, mentalement parlant ; les abus et sévices dont a été victime Laslo le remettent souvent en position de victime, notamment avec son mentor avec qui il entretient des relations troubles. Cette intimité de circonstance avec la famille du riche industriel est la photographie de l’état d’esprit de la bourgeoisie américaine enrichie avec son snobisme, son complexe de supériorité, son mépris de classe. Si le père se pique d’art, s’est entiché de Laslo, le fils, jaloux et bon à rien, lui lancera « on vous tolère ». Par ailleurs, son choix de l’architecture brutaliste (ou moderniste, qui précède le brutalisme, années 50, selon les experts), tout en béton brut minimaliste, s’inspirerait de l’austérité dépouillée des cellules des camps.

 

La première partie du film (3h35, scindés par un entracte), est, de loin, la meilleure. La seconde partie est noyée sous la surenchère stylistique et la multiplicité des thèmes (souvent annexes, si Laslo se drogue, si il est devenu presque impuissant, ce sont évidemment les conséquences de sa captivité). C’est justement dans la seconde partie que sa femme, Erzsébet, et sa nièce rejoignent Laslo aux USA, elle ne lui a pas écrit qu’elle est désormais en fauteuil roulant, souffrant parfois de douleurs atroces.

Le film manque certainement de simplicité mais il y a des grands moments magnifiques et le film réhabilite le cinéma en salles (à noter qu’on ne s’ennuie pas une minute).

NB.

La performance d’Adrien Brody (poignant) mérite amplement l’Oscar du meilleur acteur pour lequel il est nommé.

Notre note

3.5 out of 5 stars (3,5 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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